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Avant que le monde ne se ferme ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Alain Mascaro




  • Éditeur ‏ : ‎ AUTREMENT (18 août 2021)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 256 pages








Lorsque l’ancêtre disparaît, on brule sa roulotte et son bandonéon, selon la tradition chez les Fils du vent . Le voyage continue précaire mais joyeux : « La vie s’écoulait comme une eau vive », alors on s’empresse d’oublier les mises en garde funestes du patriarche. La kumpania poursuit son chemin au son du violon de Jag. 


Anton  est un adolescent lorsque quelque chose change  sur la route. Le danger menace et la troupe est prise au coeur de la tourmente.  Les zigeuner sont une cible  clairement visée par les « blattes »,  Anton est l’un des seuls survivants, portant en lui la lourde mémoire de « mille trois cent quatre morts qui ne veulent pas qu’on oublie leur nom ».


Survivre est une souffrance chaque jour, il faudra une rencontre extraordinaire avec un petit homme à lunettes vêtu d’un dhoti pour accepter d’assumer et de chérir la vie qui aurait pu elle aussi lui être ôtée dans les camps de la honte. 


A l’issue de la guerre, pas de répit pourtant pour la troupe reconstruite, car des barrières se dressent sur les chemins, les pays se ferment, les humains se barricadent oubliant  leurs racines, et leur déambulation ancestrale, avant que les nomades ne cessent les pérégrinations qui étaient le but de leur vie. 



Cette évocation romanesque d’une troupe circassienne aborde de façon originale l’histoire des génocides du vingtième siècle. Ecrit avec poésie et pudeur, le roman est un bel homme aux gens du voyage, et un pierre à l’édifice du devoir de mémoire.


Premier roman remarquablement écrit et qui mérite d’être lu. 



Tout commença dans la steppe, dans le cercle des regards qui crépitaient avec le feu de camp. La voix du violon de Jag planait par-dessus l’hiver immobile qui parfois arrêtait le cœur des hommes. Ainsi le vieux Johann était-il mort trois jours plus tôt. Jamais il ne connaîtrait l’enfant à venir.

*

C’était un fabuleux conteur qui connaissait par cœur des centaines de récits du monde entier, notamment et surtout ceux des peuples sans écriture. Il affirmait avec véhémence que la vérité du monde était tout entière inscrite dans les mythes et les contes de tradition orale, qu’ils procédaient par images, par figures, pour formuler les équations essentielles qui régissaient les existences humaines.

*

Sur la haute steppe de Sary-Moghol, puisque c’est là que tout toujours s’achève et que tout recommence, à la fin du printemps, on avait posé un petit chapiteau rouge et bleu à proximité du village.

Sept chevaux libres paissaient près du ruisseau qui coulait là, mais qui le lendemain peut-être coulerait ailleurs, ou qui deviendrait rivière, tout dépendait de l’ardeur du soleil à faire fondre les glaciers fiers qu’on devinait au loin.





Alain Mascaro est professeur de lettres, il a tout plaqué il y a deux ans pour voyager avec sa compagne.
Il a obtenu le prix Pégase de la nouvelle 1990 et 1992 et le prix Club Internet Publibook pour "La Sourate de la Répudiation" en 2001.
L'auteur a reçu pour son premier roman "Avant que le monde ne se ferme" le Prix Première Plume et Talents Cultura 2021. 







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