Ondine Millot
- Éditeur : Stock (15 septembre 2021)
- Langue : Français
- Broché : 280 pages
- Sélection Novembre Prix Elle
Le 20 Octobre 2015, Joseph Scipilliti, avocat, tire trois balles à bout portant sur le bâtonnier Henrique Vannier, avant de retourner l’arme contre lui. Si Henrique Vannier s’en sort, au prix de séquelles non négligeables, l’agresseur, lui, est mort.
C’est sur ce tragique fait divers qu’Ondine Millot enquête, afin de tenter de comprendre le processus qui a conduit au drame.
Les plus
- l’écriture agréable, qui fait que ce texte se lit comme un roman, sans suspens, puisqu’on en connait dès le départ la fin mais avec un souci de l’analyse psychologique des personnages, déroulée avec rigueur et sans jugement. Pas de parti pris, pas d’a priori, Ondine Millot veut juste comprendre.
- l’état des lieux d’une profession qui d’un raccourci évoque une catégorie sociale privilégiée, or les chiffres sont là, le nombre d’avocats formés est bien supérieur à la demande, et les ténors du barreau ne sont pas légion. La profession est sinistrée et « En 2017, la bâtonnière de Paris estimait qu’un tiers de son barreau vivait « en dessous du Smic1 ».De même, trente pour cent des avocats arrêtent d ‘exercer avant la dixième année.
- Le point sur le rôle du bâtonnier, un « chef d’orchestre » au sein du tribunal, garant d’une éthique professionnelle, fonctionnant plus à l’empathie qu’à l’attrait pour le pouvoir ; c’était en tout cas le cas d’Henrique Vannier;
- On constate aussi s’il, en était besoin, que les victimes d’agressions, quelles qu’elles soient, au delà de la compassion suscitée lors des flashs infos vite oubliés, conservent longtemps voire à vie des séquelles qui les handicapent à jamais.
Par contre, et c’est le bémol, était-il nécessaire d’écrire ces trois cents pages pour en arriver à la conclusion qui s’impose lorsque l’on parcourt ne serait-ce qu’une partie du journal laissé par Joseph Scipilliti, atteint d’une pathologie psychiatrique indéniable. Henrique Vannier était là, au mauvais endroit, au mauvais moment, représentant l’objet d’une paranoïa envahissante.
C’est donc une lecture qui reste instructive et intéressante, et bien écrite, mais pas forcément très utile.
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