Laurine Thizy
Dès les premières phrases, le récit intrigue. Une jeune fille s’attarde auprès du corps de sa défunte grand-mère.Quelques détails interrogent, et pourtant, relu après avoir tourné la dernière page, ce prologue contient en filigrane tout ce que l’on apprendra peu à peu au fil du roman.
Les époques s’entremêlent, évocation des racines, naissance trop précoce, dons du ciel pour une survivante, famille aussi aimante que vorace…
Alors que viennent faire ces deux clowns, qui parcourent les couloirs d’un hôpital pédiatrique, récompensés par le sourire retrouvé ?
C’est avec retenue et finesse que le portrait de Gabrielle s’étaye au fil des chapitres. L’enfant précaire s’épanouit, avec grâce et compétence, mais un drame, qu’elle porte au plus profond d’elle-même mine ses jours et ses nuits, alors que des araignées velues l’envahissent.
La construction est superbe, laissant le mystère bien à l’abri derrière les pièces du puzzle qui trouvent lentement leur place. Beaucoup d’émotions et d’empathie pour cette enfant si prompte à se sacrifier, pour une performance, pour sa famille, ou pour porter la voix des générations de femmes qui l’ont précédée et ont fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.
Un premier roman remarquable.
272 pages L'Olivier 14 janvier 2022
Elle écrit son premier roman, Les maisons vides, paraît en janvier 2022
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