Mathieu Palain
Écriture sans reproche, motivation clairement ressentie, lecture fluide, le récit de Mathieu Palain est agréable à parcourir.
Par contre, une fois la dernière page tournée, je me pose la question du thème.
Est-ce le sport de haut niveau, la vie en prison, la délinquance originaire, le travail du journaliste, le vol pathologique ? C’est en fait tout cela en même temps, et si chaque sujet est traité avec sincérité et clarté, il m’a manqué une colonne vertébrale, un centre d’interêt plus clairement identifié pour apprécier pleinement ces lignes.
Rien de nouveau sur la vie en prison, ni sur la difficulté du quotidien dans les cités cosmopolites de la périphérie parisienne.
Retiendrai- je les temps records du 400 mètres ? Pas sûr.
Reste la personnalité du personnage central, à la fois héros et mis au ban, qui a mis à mal ses dons exceptionnels et, malgré les multiples avertissements puis les sanctions sévères, les infractions se succèdent, au gré de pulsions incontrôlables.
Il est aussi intéressant de constater qu’au delà du livre à écrire, il semble s’être noué une amitié sincère avec une sorte de fascination de la part de l’auteur, à la fois pour les performances sportives et le terrain pathologique de Toumany Coulibaly.
Les enquêtes journalistiques se déclinent en littérature avec cette propension à mêler la vie personnelle de l’écrivain au récit proprement dit. Jaenada a ouvert la voie. Il faut cependant être vigilant pour ne pas s’y perdre.
Sélection Janvier Grand Prix des lectrices de Elle Catégorie Essai
422 pages L'Iconoclaste 19 Août 2022
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