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La confrérie des giflés

 Jean-Luc Gaget











Tout commence par une baffe, une grosse baffe, reçue en public, sans raison apparente. C’est suffisamment déstabilisant pour échafauder  autour de cet événement des théories multiples, et pour recourir à un psy et à un détective privé, quitte à casser son PEL pour financer la double enquête …


Si les prémisses de cette histoire sont assez originales, la suite ne l’est pas moins. La traque du gifleur est l’occasion de multiples rencontres et de coïncidences qui étonnent à peine dans ce monde qui flirte avec l’absurde. 


Le narrateur, à la suite de  ce camouflet qui agit comme un déclencheur d’une avalanche de bouleversements, non seulement ne vit plus qu’autour des tenants et aboutissants de son humiliation, mais fera des rencontres qui vont modifier le cours morne de sa vie.


C’est inclassable, à la fois loufoque et sérieux, émaillé de références littéraires, avec des thèmes récurrents, comme l’évocation d’Hermann Bloch, un mystérieux écrivain ignoré des algorithmes, et dont les réflexions sont pourtant pertinentes. 


C’est plein d’humour, d’inventivité et très prometteur en tant que premier roman. A lire et à relire pour traquer les allusions cachées, et dépister la  tendance à l’apophénie…


312 pages Lattès 6 avril 2022

#LaConfrériedesgiflés #NetGalleyFrance 




L’apophénie une détérioration de la perception qui conduit une personne à attribuer une signification particulière à des événements négligeable en établissant des liens non motivés entre les choses sans rapport.


*


Vous êtes sur Insta ? – Non, j'ai arrêté, j'avais l'impression d'être invité à une soirée diapos géante, et les soirées diapos, ça m'a toujours déprimé. Généralement, le bonheur des autres, c'est déprimant, non ?


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Mon père, toujours lui, a bien essayé de m'insuffler un peu d'ambition :  – Fais au moins « député » pour les avantages en nature, la berline, l'assistant parlementaire. Ou bien « maire », pour l'écharpe tricolore et les mariages. Ou « sénateur », pour les promenades en déambulateur au parc du Luxembourg.


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Qui dit des gifles, dit forcément trois, dix ,cent, donc une série, et la présence d'une série, dans une enquête comme la nôtre, rajoute un ensemble une épaisseur métaphysique non négligeable, jouant le rôle, c'est à peu près équivalent, de la frangipane dans la galette des rois.









Jean-Luc Gaget est scénariste et dialoguiste. En 2017, il a reçu le César du meilleur scénario original pour L’Effet aquatique de Sólveig Anspach. Récemment, il a travaillé sur l’adaptation de la bande dessinée Zaï Zaï Zaï Zaï. La Confrérie des giflés est son premier roman. 




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