Jilian Cantor
Marie, c’est Marie Curie, cette femme exceptionnelle, la première à avoir reçu deux prix Nobel en physique puis en chimie. Un destin extraordinaire pour la jeune polonaise qui doit attendre d’avoir économisé pour réaliser son rêve de venir étudier en France où sa soeur poursuit une carrière de médecin. Le mariage avec Pierre Curie, la fin tragique du savant, les enfants du couple, tout cela est évoqué avec un peu de liberté sur les détails, mais sans trahir l’histoire assez extraordinaire de l’héroïne.
L’originalité du roman tient à l’idée de l’autrice, qui, en parallèle, imagine la vie de Marya Slodowska si celle-ci n’avait pas pris le train pour Paris, n’était ainsi jamais devenue Madame Curie, et n’avait donc pas eu la carrière scientifique que l’on connait.
Ainsi en alternance, on suit les deux trajectoires, l’authentique et l’imaginaire, de la même femme.
Le procédé est audacieux et risqué. En effet au fil des chapitres alternés, on perd parfois le fil, et il faut se raccrocher à la tête de chapitre pour se souvenir de qui l’on parle. Pas lorsqu’il s’agit des travaux sur les substances radio-actives, mais lorsque sont évoqués les deuils qui ne sont pas les même dans les deux versions, ou les relations entre les personnages, chacun ayant au sein de chaque histoire des rôles différents.
Il semble aussi y avoir des confusions sur les lieux, au cours d’une visite au Mont saint Michel, et du château et des ruines qui semblent s’y trouver !
Quel est le but d’un tel roman ? Mettre en lumière la vie trépidante de la célèbre scientifique ? Cela a déjà été écrit dans de nombreux ouvrages. Cette version est bien écrite mais n’apporte pas vraiment de nouveauté.
Il s’agit sans doute plutôt de faire le constat, s’il en était besoin, que nos destins sont dépendants de décisions et de choix parfois triviaux mais déterminants pour la suite des événements.
L’intérêt est aussi d’attirer l’attention sur le statut des femmes à la fin du 19è siècle et au début du 20è en Pologne et en France. Il faut une volonté farouche pour s’affirmer dans un monde gouverné par les hommes, interdisant tout accès à leur chasse gardée. Même si tout n’est pas résolu, les choses ont quand même évolué.
Lecture en demi-teinte, agréable mais peu instructive, quand on a déjà lu d’autres romans sur le sujet.
Merci à Netgalley et aux éditions Préludes.
448 pages Préludes 6 avril 2022
#MarieetMarya #NetGalleyFrance
Si par delà nos choix, ce que nous avions, ce qui nous était donné et ce que nous prenions ou pas, il y avait certaines personnes dans nos vies vers qui nous trouvions notre chemin, quoiqu’il advienne.
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A la fin, mon univers s’assombrit. Mes os sont fatigués, ma moelle osseuse s’amoindrit. J’ai consacré ma vie à la science, mais aujourd’hui, elle ne m’est d’aucun réconfort.
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