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Supermarché ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 José Falero












A Porto Allegre, il n’est pas si simple de s’accommoder des maigres revenus issus d’un emploi de magasinier dans un supermarché. Lorsque Marques est embauché, Pedro lui explique le fonctionnement, officiel mais aussi officieux et lui démontre dans une diatribe haute en couleurs, que tout ce qui est au patron est aussi à lui et que le vol n’en est pas un !

Malgré ces petits arrangements, tout de même un peu risqués, la pauvreté les accable. Mais Pedro a un plan ….


Des histoires de dealers dans les quartiers défavorisés, on en a tous déjà lues. Mais ce qui manquait pour leur donner du piment, c’était Pedro ! L’extraordinaire as de la dialectique, capable d’éviter la guerre entre deux gangs, d’expliquer la vie, l’amour et tout le reste à ses interlocuteurs qui n’ont plus qu’à acquiescer, abasourdis par sa logique implacable. Et tout cela avec un calme olympien, une totale maîtrise du raisonnement.


Et c’est ce qui confère toute son originalité à ce roman brésilien, magnifiquement traduit, on s’y croirait ! 


L’action n’a pas été oubliée, certaines pages se lisent avec angoisse et crainte pour la bande de Pedro. Les méchants de ce milieu sont des vrais méchants solidement armés.


Truculence des dialogues et intrigue tout à fait plausible et bien construite  font de ce roman un excellent roman noir.


304 pages Métailié 26 Août 2022

Traduction (Brésilien) Hubert Tézenas

#Supermarché #NetGalleyFrance





Mais Pedro avait l’habitude des imperfections, comme tout pauvre qui se respecte, même s’il estimait ne pas les mériter, comme tout pauvre qui se respecte.


*


Ouais, faut que je devienne riche, coûte que coûte. Faut que je trouve un moyen de goûter aux trucs de la vue qui valent la peine, et c’est pas en travaillant que je vais y arriver.


*


Tous ses ancêtres avaient appartenu à la classe sociale qui maintenait ce  pays de merde en état de marche, et s’ils avaient toujours été pauvres, c’est parce qu’il devait y avoir quelque chose qui clochait.


*


T’en sais tellement, des choses que je ne sais pas, qu’un de nous deux va être mort avant que t’aies eu le temps de m’apprendre tout ce que tu sais et que moi je ne sais pas. Alors tu vois, c’est pas la quantité de savoir de quelqu’un qui fait de ce quelqu’un le maître d’un autre. Ce qui de quelqu’un le maître d’un autre, c’est quand, d’une certaine façon, ce que quelqu’un a à enseigner, c’est important pour l’autre de l’apprendre.


*


On aurait difficilement pu imaginer un aspect plus louche que celui de cet homme. Une chaîne en or massif lui ornait le cou et un diamant scintillait à chacune de ses deux oreilles : des bijoux totalement incompatibles avec ses manières suburbaines. Il aimait porté des maillots de football, sous lesquels il dissimulait ses inséparables outils de travail : Ruth et Raquel, comme il avait l'habitude d’appeler ses deux pistolets 9 mm.








José Falero est un écrivain brésilien né en 1987. Son roman intitulé Os Supridores , Supermarché dans l'édition française, lui permet d'acquérir une certaine notoriété : il est traduit du brésilien vers l'anglais et le français et ses droits audiovisuels ont été cédés. 








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