Agathe Lemaitre
Lorsque la nouvelle est arrivée, après un SMS laconique, l’univers de louise s’est effondré. Sa soeur, sa presque jumelle avait mis fin à ses jours. L’enquête rapide confirme l’hypothèse mais elle ne peut se résoudre à chercher au-delà des apparences une autre cause à cette fin prématurée. Au risque de perdre encore plus, en négligeant ce que constitue encore le socle de sa vie, son fiancé, son travail.
Une silhouette aperçue lors de la cérémonie des obsèques, des mails et des appels étranges , tout cela constitue un terreau fertile pour une alternative aux conclusions initiales. On suit donc avec la narratrice la progression de son enquête personnelle.
Il y a dans ce roman, un mélange des genres qui m’a perturbée. Toute la première partie est présentée comme un témoignage, documents à l’appui, de ce qui s’est réellement passé dans cette famille touchée par la disparition brutale de la jeune femme.
Le propos est aussi un plaidoyer pour que cesse le harcèlement scolaire, si délétère à long terme et en ce sens , est tout à fait méritoire.
La quête éperdue d’une autre vérité et du deuil pathologique qui en découle donne au roman une allure de thriller qui dénote avec l’atmosphère initiale. Par ailleurs j’ai eu du mal avec la fin fantasmée qui ne résout pas le problème de fond.
Avis en demi-teinte donc pour ce premier roman, qui présente malgré tout l’intérêt de mettre l’accent sur le sujet bien actuel du harcèlement.
304 pages Harper collins 1er mars 2023
Pendant ces quatre secondes et demie, on a fait comme si on se connaissait pas. Comme si nous étions deux étrangers, comme si on avait pas passé nos après-midis d'été dans ta piscine, pendant toute notre enfance, comme si on avait pas squatté chez l'un chez l'autre, un nombre incalculable de fois, comme si on avait pas fait nos études primaires et secondaires ensemble. Comme si on avait, parié, joué, pleuré, rêvé, désespéré, dormi, chanté, et que sais-je encore, ensemble, comme si on ne s'était pas engueulés, puis réconciliés une bonne centaine de fois avant de se déchirer pour de bon.
*
On dit qu'au moment de la mort, le cerveau produit des endorphine en quantité massive. Que nos derniers instants sont inondés par ce bonheur chimique. J'espère que c'est vrai.
Diplômée de l’ESSEC, Agathe Lemaitre partage dans ce roman l’histoire de sa famille et s’engage contre un fléau qui touche chaque année plus de 700 000 jeunes. Pour s’opposer au silence, venir en aide aux victimes de harcèlement et, collectivement, se reconstruire plus fort.
Sur ce sujet, j'ai beaucoup aimé "13 Reasons Why".
RépondreSupprimerje ne le connais pas celui-là, je le note !
Supprimer