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A nos ardeurs ⭐️⭐️⭐️
Cécile Bartholomeeusen
« Je sais juste que ça n’existe pas, que tu n’existes plus. Je t’imagine à nouveau »
« Les morts font de celles et ceux restant des fabriquants de récits. »
Et c’est vraiment de cela qu’il s’agit. La mort brutale de cette amie, de cette âme soeur a créé une rupture dans le vécu de l’autrice, qui, en un éloge soutenu, tente à la fois de lui rendre hommage et de restituer ce que leur amitié avait de plus beau. En évoquant les passions de jeunesse de celle qui ne deviendra jamais vieille, on perçoit le souci de la nature et de l’écologie qui l’animait.
De cette douleur, naissent des réflexions sur notre rapport à nos disparus, de ce que le deuil nous impose, et du rôle de l’écriture pour sublimer le manque.
Tout est fait pour que celle qui était un pilier, un outil de compréhension du monde, une indispensable présence peuple le récit de ce qu’était sa vie. Le tutoiement accentue cette volonté lui offrir une prolongation d’existence.
Avec une écriture à la fois nostalgique et poétique (les références y sont nombreuses), Cécile Bartholomeeusen offre à son amie un sursis, une présence entre les lignes, et un gage de leur amitié éternelle. Tout en reconnaissaient les vertus thérapeutiques d’une telle entreprise.
Belle réflexion sur le deuil et la mort, sans complaisance.
Merci à Netgalley et aux éditions Les Avrils pour ce service de presse.
176 pages Les Avrils 5 mars 2025
#ÀNOSARDEURS #NetGalleyFrance
En mourant nos-proches nous arrachent une partie de nous-même. D’après le psychanalyste Jean Allouch, il s’agit d’accepter que cette partie s’en est allée avec le proche disparu. Pour faire notre deuil, il faudrait modifier notre rapport au défunt. Si le mort nous a volé une partie de nous même, nous nous réparerions en concédant cette part volée en don.
En tentant de me rapprocher au plus près par l’écriture, je reconnais l’espoir de trouver le réel, des pics tranchants et les contours de la vérité.
Cecile Bartholomeeusen est une autrice belge. A nos ardeurs est son premier récit
L'avocat du diable ⭐️⭐️⭐️⭐️
Jean-François Pasques
Dans ce roman policier qui aborde la question de la violence faite aux femmes, l’accent est plus porté sur l’ambiance et le fonctionnement de la 1ère DPJ, et le ressenti de ces problématiques bien contemporaines que sur l’intrigue criminelle.
A la suite d’un accident lors d’une traque motorisée, Delestran est mis au placard en attendant les conclusions de l’IGPN. Par compassion, la nouvelle chef d’équipe lui confie une affaire d’accusation de viol, sept ans après les faits présumés. Malgré les états d’âme et les ruminations, Delestran s’attelle à ce dossier complexe.
Même si l’on sait que ce n’est pas un roman à clé, on est tenté au fil des pages à mettre un nom sur le violeur, romancier à succès, ayant autant de succès littéraire que près des femmes…Le personnage n’est pas sympathique, loin de là, trop imbu de lui-même et convaincu de sa valeur . Mais le raisonnement et les méthodes, parfois limites, du commandant éveillent l’intérêt.
Le lexique très professionnel, avec les acronymes et les termes empruntés au jargon du lieu, donnant au roman des allures de vérité. L’intrigue est habilement tressée pour donner lieu au débat autour du sujet si contemporain.
Un bon moment de lecture.
Merci à Netgalley et aux éditions Fayard pour ce service de presse
304 pages Fayard 2 avril 2025
#Lavocatdudiable #NetGalleyFrance
Le progrès ne vaut que s’il est humain. Il ne faudrait pas qu’il se révèle exclusif en se targuant de vouloir profiter à tous.
*
Dominik Jean ne pouvait pas attendre. Même mort, il passait avant tout le monde.
Jean-François Pasques est capitaine de police et écrivain de roman policier.
L'invitation ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Sebastian Fitzek
Marla a reçu une proposition de participer à un week-end où se retrouveront d’anciens élèves. Son passé est trouble et complexe, un traumatisme ancien lui a laissé des séquelles et l’espoir de faire le clair sur ce qui s’est passé des années plus tôt l’incite à accepter l’invitation . Mais sur place le chalet semble vide, l’ambiance est angoissante, et finalement personne dans le petit groupe ne sait qui est à l’initiative de ces retrouvailles.
Le cauchemar va commencer.
Sans doute animé de l’intention de tout brouiller dans l’esprit du lecteur, la construction est complexe, la chronologie est bouleversée, et pour ajouter à la confusion, Marla est atteinte de prosopagnosie, cette incapacité à reconnaitre les visages…autant dire que l’on nage en plein brouillard, autant que le personnage.
Le scénario est calqué sur les classiques des récits d’horreur, avec de la violence, des pièges, dans lesquels tombera aussi, le lecteur, pour arriver finalement à une logique que rien ne laissait entrevoir.
C’est un tout petit peu trop confus pour moi, même si je me suis quand même accrochée au fil, pour comprendre le fin mot de l’histoire.
Merci à Netgalley et aux éditions L'Archipel pour ce service de presse.
320 pages L’Archipel 27 mars 2025
Traduction : Céline Maurice
Titre original : Die Einladung
#Linvitation #NetGalleyFrance
La plupart des religions considèrent la mort comme un passage ; le corps est abandonné, mais larmes, poursuit sa route. Comment le peut-elle, cependant, quand l'esprit vagabonde déjà avant le décès ?
Né en 1961, Sebastian Fitzek est écrivain et journaliste. Il est considéré comme le maitre du roman à suspens allemand
L'Iguane ⭐️⭐️⭐️⭐️
Carlo Lucarelli
L’histoire commence avec la découverte d’une scène de crime d’une grande violence, d’autant plus angoissante que l’on est pas certain que l’auteur du double assassinat ne rode pas encore dans les parages. L’unique témoin est une jeune femme aux propos étranges mais qui ne serait-pas perturbé par un tel déchainement de folie meurtrière . Les enquêteurs ont fort à faire, d’autant que de nouveaux méfaits dont on ne doute une instant qu’ils soient en lien, sont découverts.
Le lecteur pense en savoir plus, car les chapitres consacrés à l’enquête alternent avec les confidences du tueur, mais on n’en connait pas l’identité. Un troisième narrateur s’immisce dans l’intrigue, un aveugle qui se repère avec tous ses autres sens, hyperdéveloppés, et adepte de la musculation.
Il faut un peu d’attention pour ne pas se perdre, du moins dans les premières pages mais on finit pas se repérer mais aussi pour ma part à avoir des doutes précis sur l’identité du criminel. Mais motus…
De quoi frissonner, tant le tueur si malin est capable de tout, animé par une volonté féroce de détruire…
Cet opus est le troisième de la série, il est sans doute intéressant de faire connaissance avec l’équipe en commençant par le premier tome.
Un thriller efficace, et une visite guidée de Bologne qui en font une lecture très agréable.
Merci à Netgalley et aux éditions Métailié pour ce service de presse.
224 pages Métailié 7 mars 2025
Traduction : Serge Quadrupanni
Titre original : Leon
#LIguane #NetGalleyFrance
Né en 1960, Carlo Lucarelli est un écrivain, scénariste, journaliste et animateur télévisé italien. Fils de médecin, il fait des études de littérature classique et obtient une thèse. Il est l’auteur de nombreux livres, romans policiers, thrillers et livres d’enquêtes.
L'île de Clipperton ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Raphaël Laforgue
Voilà un objet littéraire très étonnant ! Déstabilisant même, dans les premières pages (ou devrais-je dire « eaux » ?). Pas de quoi tomber dans les pommes et pourtant…
Une fillette nous parle, avec un langage aux confins d’une langue étrangère, les prénoms et les noms de famille sont étranges, les expressions fruitières abondent et les phrases dessinent quelque chose d’à la fois familier et irréel. Et peu à peu la magie opère, on s’approprie la musique et les mots, et on restitue le sens là où le texte semblait délirant. Très vite, l’histoire se dessine, on comprend l’isolement sur l’île proche d’un continent, on apprend le passé trouble et les événements qui ont fait évoluer le mode de vie et l’on voit arriver de nouvelles périodes troublées. On peut y ajouter les messages écrits par les enfants, dont l’orthographe incertaine crée une autre forme de poésie.
Il faut accepter de s’imprégner d’un texte qui serait écrit dans une langue étrangère proche de la notre et c’est un peu cela puisque cette métamorphose du langage a été une prise de position politique, une manière de faire table rase d’un passé agité. Les métaphores abondent (selon notre définition actuelle) et font de ce texte une sorte de traité universel de la destinée humaine, qui fait fi de la paix pour défendre des idées. La guerre, la pollution, le profit, tous ces maux sont évoqués entre les lignes.
Pour les amoureux de jeux avec le langage, la lecture sera un grand plaisir. Très original et réjouissant.
Merci à Netgalley et aux éditions Noir sur Blanc pour ce service de presse.
320 pages Noir sur blanc 20 mars 2025
#LîledeClipperton #NetGalleyFrance
Magda tu veut venir chez moi pour faire les pommes chronologiques ? Chez moi c’est dans les Platitude mais bon pas hipper loi, du village, un cardeure vin minute en direccion des Colline, Juste au niveau de la carcace de l’avion de Willy ! Nos mères pourrait sarrangez pour les trajet ! Si tu veut on peut ètre copine. Nancy
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Cette autrice n'écrirait rien à la légère ; elle s'entraînerait avant d'écrire, et ses personnages s'entraîneraient avant d'être écrits.
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Je ne suis pas une mordue de l'Artiste d'État, mais il faut reconnaître qu'en matière de pâte à modeler, il déplaçait les cavaliers.
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Ça veut dire quoi, sucre-pêche ? A dit Zoé. Elle a déjà fini de lire son eau, ça m'énerve. Je lis un compte rendu précigieux, et tout le monde me casse les oreilles dans cette Brourie.
Raphaël Laforgue est né en 1990. Après des études d’histoire à l’École normale supérieure de Paris, il a travaillé pour différentes structures du cinéma, comme la Société des réalisatrices et réalisateurs de films. "L’île de Clipperton" (éditions Noir sur Blanc, 2025) est son premier roman.
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