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Ce que la vie a de plus beau ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Ismaël Khelifa 











Dans un somptueux décor dont on sait la fragilité, nous faisons connaissances avec le personnage principal de ce roman, un photographe de renom, dont l’habileté lui vaut d’être reconnu par ses pairs. Mais sans crier gare, un événement inattendu vient bousculer le cours de sa vie, au point de revoir tous ses projets à court et long terme. C’est ainsi que nous l’accompagnerons dans un périple en tête à tête avec un jeune homme qu’il devra apprendre à connaître.


Avec un style plein de fougue, qui reflète bien les questionnements du narrateur, Ismaël Khelifa développe le thème de la paternité, de la filiation, ici d’autant plus particulière qu’elle est inattendue. 


Rien n’est laissé au hasard, et pourtant aucune sensation d’artifice dans ce récit d’apprentissage, où les deux protagonistes sont concernés par la nouveauté et la nécessité de réévaluer ses certitudes. 


L’auteur nous offre de plus un voyage superbe sur des lieux préservés, au moins pour un temps.


Un très beau roman sur le lien père fils.



344 pages Les Escales 17 octobre 2024







Les enfants n'ont pas besoin de grandes promesses intenables. Mais d'adultes crédibles qui font ce qu'ils disent.


*


Je suis fan de Brassens. C'est une drogue dure chez les vieux profs de français.


 

Ismaël Khelifa


Ismaël Khelifa est auteur, journaliste, co-scénariste et guide dans les régions polaires. Ce que le vie a de plus beau est son premier roman.


Faïel et les histoires du monde ⭐️⭐️⭐️⭐️

Paolo Bellomo 











Nenelle et Fadel vont quitter leur village avec leur mère Sisine, à la suite du meurtre de leur père, un bannissement pour celle qui venait d’ailleurs. Pour les enfants, c’est une plongée dans l’inconnu, un univers totalement nouveau, où les mots sont d’étranges sont sans sens…Ils y trouveront cependant l’amitié, tandis que leur mère perd le gout de vivre…


Les uns après les autres, les personnages font l’objet du titre d’un chapitre, mais on y lit plutôt l’évolution de cette famille avec les années. Jusqu’au moment où l’on retourne sur les terres quittées des années plus tôt..


Tout la première partie est limpide, on y dit la douleur de perdre violemment un père et un mari,  et l’épreuve d’un exil forcé. On tombe aussi sous le charme de Nenelle, la fillette qui parle aux oiseaux. 

 La deuxième partie est plus complexe, chargée d’un contenu allégorique parfois nébuleux. 



Un avis mitigé donc, malgré la beauté de l’écriture et la puissance d’évocation de la narration. 



360 pages Tripode 29 août 2024







Ainsi notre ville, si fermée aux étrangers avant l'arrivée des envahisseurs, est devenue une ville habitée par une tripotée de peuples. Des amours et des enfants sont nés de langues et de gênes croisés. Un gouvernement s'est organisé, avec tout ce qu'il peut y avoir de bien et de mal dans la gestion d'un pouvoir.


Paolo Bellomo


Poète originaire des Pouilles, dans le sud de l’Italie, Paolo Bellomo vit désormais à Paris. 

Parlant et lisant couramment plusieurs langues, traducteur de l’italien vers le français et vice-versa, auteur d’une thèse sur la pensée de la traduction, libraire, il chemine entre plusieurs vies. Faïel & les histoires du monde est son premier roman.





L'alpha & l'oméga ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Estelle Tharreau 













Roman noir, à l’os, peuplé de personnages sans compromis. 


Nadège est nimbée d’une aura de violence. Partout où elle passe, les cadavres s’accumulent. Tout a commencé par sa propre famille, son père, sa soeur, tous décédés accidentellement, mais la répétition sème malgré tout le doute, sans qu’elle puisse être inquiétée, sinon par la rumeur.


Cet itinéraire de vengeresse, car on apprendra peu à peu l’origine du mal se nuance le jour où elle met au monde un fils, mis à l’épreuve immédiatement, soit il sait lutter pour la survie soit il disparait…


Certains passages vous mettent en apnée, par leur noirceur. Pas de scène sanglante mais une pression psychologique intense dans la relation mère -fils. 


Toute la question est de savoir ce que deviendra cet enfant à la tête d’ange, élevé dans ce contexte.



Très efficace et recommandé à tous les amateurs de thrillers. Celui-ci a pour lui l’originalité du thème, et une ambiance pesante, sans avoir recours à l’hémoglobine.


Merci aux éditions Taurnada pour l’envoi de ce service de presse numérique via NetGalley France. Cette chronique n’engage que moi. 





256 pages Taurnada 7 novembre 2024

#LAlphaetlOméga #NetGalleyFrance 







L’amour et la haine sont les deux faces d’une même pièce qu’on aurait placée sur la tranche et fait tourner comme une toupie jusqu’à atteindre la vitesse à laquelle les deux côtés semblent fusionner, devenir indissociables, méconnaissables.


Estelle Tharreau 


Passionnée de littérature, Estelle Tharreau est née en 1974. Elle est l'auteure de plusieurs romans noirs et nouvelles d'anticipation. Après avoir travaillé dans le secteur public et privé, elle se consacre désormais entièrement à l’écriture.


Le témoin ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Joy Sorman












Lorsque Bart pénètre dans l’enceinte du palais de justice ce matin-là, s’il n’a pas de plan de route, il est déterminé. Il va s’y installer. Trouver une planque et se mêler à la foule quotidienne, faite des professionnels de la justice et des prévenus. Avec discrétion et dans l’anonymat. 

Il commence par la salle des comparutions immédiates, une justice expéditive, loin des fastes des procès d’assises, une série d’affaires aussi banales qu’expédiées avec une absence de passion ou d’empathie. 

Il faudra peu de temps à Bart pour s’imprégner de ce qui est la routine  des séances diverses du tribunal.  Le témoin discret aura entre temps trouvé une cachette qui lui permet de passer des nuits tranquilles sinon confortables. 


Outre la démarche peu ordinaire, que l’on comprendra au fil du récit, Joy Sorman nous livre une analyse sans concession du milieu.Les rituels, le formatage de la pensée, l’ascendant des juges face aux prévenus, la détresse des victimes et parfois des présumés coupables…


Terminer une telle narration était une gageure, réussie haut la main !


Une prouesse littéraire, qui réussit à la fois à vous ouvrir les yeux et à vous plonger dans un univers hautement romanesque. 



288 pages Flammarion 10 janvier 2024







Accusé, victime ou patient, c’est le même statut, friable, diminué, le même destin incertain.


*


Si il se réjouit du temps accordé aux mots, le spectacle de la justice ne peut le satisfaire, non pas son inévitable approximation, mais le régime de peine, auquel elle aboutit, assurément, une machine qui vient déverser ses prévenus  toujours au même endroit, par cet embout étroit qui mène invariablement à la taule.

Joy Sorman



Joy Sorman est une écrivaine, chroniqueuse de télévision et animatrice radio.


La maison idéale ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Kate Collins












Quarante ans séparent les deux périodes et les événements funestes qui nous sont racontés. En 1976, c’est une jeune veuve qui vient s’installer loin des bruits de la ville, avec ses quatre enfants, dans cette vaste maison qu’elle vient d’acquérir. Très occupée par son travail, elle confie le quotidien des enfants à Lydia, qui se consacre à cette tâche avec beaucoup d’amour. Mais bientôt, les ombres errent sur la villa Reeve, pourtant érigée dans un décor de rêve, au bord d’une falaise face à la mer.

En 2018, c’est une autre famille qui prend possession des lieux, attirée par l’excellent rapport qualité prix de cet investissement. Mais ne devrait-on pas se méfier d’une telle aubaine, lorsque la dite maison est en vente depuis cinq ans ? Rapidement, la quiétude promise est perturbée par d’étranges bruits. Et rien dans ce décor ne semble encourager leur jeune garçon à sortir d’un mutisme où il s’est enfermé depuis quelques mois. Orla, la mère ne parvient pas à convaincre son mari, rarement présent sur place pour des raison professionnelles, de quitter l’endroit qui lui semble malfaisant. 


Ambiance anglaise avec fantômes pour ce thriller domestique que l’on dévore avec appétit. Rien à dire sur la forme, le plaisir de lecture est au rendez-vous.


En revanche il semble que certains éléments de cette histoire ne sont pas tout à fait aboutis. Impossible d’en parler avec précision sans dévoiler trop. 


Cela reste un excellent roman, distrayant, et bien écrit. 


Merci à Babelio et aux éditions Les Escales pour ce service de presse.



400 pages Les Escales 26 septembre 

Traduction : Isabelle Maillet 

Masse critique Babelio






L'espoir démesuré est une chose dangereuse, grisante et séduisante. Il nous conduit vers des lieux où nous n'avons pas notre place, nous amène à frapper à des portes et à déverrouiller des grilles qui, en d’autres circonstances, resteraient fermé. L'espoir est une piste,faite de miettes de pain semées dans une forêt sombre.


*


Ce n'était pas parce que certaines choses étaient impossibles qu'elles n'étaient pas réelles.


*


Toute histoire est une histoire de fantômes, toutes les maisons sont hantées. Chacun de nous est aussi le spectre qui assiste à son propre festin, l'ombre attachée à ses propres pas.


 

Kate Collins


Née en Irlande, Kate Collins a étudié la littérature et l'histoire médiévale à l'université de Lancaster.

Elle vit et travaille dans l'Oxfordshire en Angleterre.

La Maison idéale est son premier roman. 


La voix des femmes ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Laure Adler 












Laure Adler porte depuis longtemps la voix des femmes. Dans ce court essai, qui mêle autobiographie et réflexions référencées, elle revient sur ce que signifie être une femme dans notre monde contemporain. Définition du féminisme, dans sa pluralité ( et le féminisme de Laure Adler est un militantisme actif mais fondé sur des bases qui excluent les extrémismes), et conséquences déjà visibles dans l’évolution dans mentalités. En particulier dans  le domaine de la violence faite aux femmes, puisque le courage de quelques pionnières, qui ont dit haut et fort les souffrances endurées, de celles qui étaient jusqu’alors plutôt cachées sous les tapis, a permis à d’autres victimes de se manifester sans honte. 


A la fois politique et historique, l’essai convoque de belles figures du féminisme : Olympe de Gouges , George Sand, Flora Tristan,  des femmes qui ont parfois payer de leur vie leurs convictions.


Un beau message d’espoir pour un monde que l’on souhaite apaisé, et tolérant, dans cet essai facile d’accès par sa clarté et sa simplicité. 



Merci aux éditions Grasset pour l’envoi de ce service de presse numérique via NetGalley France. Cette chronique n’engage que moi. 


180 pages Grasset 9 octobre 2024

#Lavoixdesfemmes #NetGalleyFrance








Le féminisme n'est donc pas seulement une revendication sexuée, sexualisante, enfermante, du féminin. C'est une manière de vivre le rapport avec les autres, en luttant contre les soi-disant données naturelles qui encouragent les inégalités.


*


Féministe, c'est une manière d'être en mouvement, la manière permanente de refuser d'en être réduite à ce que l'on veut faire de nous : quand on est jeune, des bimbos sexuels, quand on est adulte, des épouses soumises ou des mères obéissantes, et quand on est vieilles des pensionnaire des EHPAD, enfermées, invisibilisées.


Laure Adler




Née en 1950, Laure Adler, est une journaliste, biographe, essayiste, romancière, éditrice et productrice française.


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La voyageuse de nuit 


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