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California dream Voyage chez les rêveurs d'avenir ⭐️⭐️⭐️

Pascal Dibié 












California dream est un  récit, construit sur les notes et les souvenirs de cette lointaine mission qui conduisit l’auteur en Californie dans les années 80. 


La double perspective temporelle est intéressante. L’aventure avait pris forme quarante années plus tôt, sa restitution s’enrichit de réflexions intérieures  et fait ressortir l’aspect visionnaire des communautés qu’il découvre, tandis qu’à l’époque du voyage, ses références le renvoyaient à Henry David Thoreau, poète naturaliste du 19e siècle. 


Se laissant porter par l’énergie et les convictions des rêveurs qu’il rencontre à Big Sur, le jeune ethnologue reçoit une leçon de vie, et pour nous lecteurs, une preuve s’il en fallait que les prémisses d’une évolution hautement inquiétante étaient non seulement présentes mais aussi clairement identifiées par ces jeunes pleins d’espoir qui passaient pourtant pour des marginaux. 


C’est un beau voyage aussi pour le lecteur. Un petit bémol sur certains formulations récurrentes : cette façon d’employer le « on »  me fait à chaque fois sortir du récit pour m’interroger sur cette façon de s’exprimer, certes correcte, mais gênante pour moi.


208 pages Métailié 8 septembre 2023

#Californiadream #NetGalleyFrance







Si nous voulons éviter trop d’anachronismes dans la relecture de notre passé nous devons accepter ce postulat que la nature nous incluait autant que l'on l’incluait, une évidence en somme. Il faudrait aussi que des historiens travaillent sur la façon dont les sociétés humaines ont inventé et développé des raisons et des moyens de se séparer d'elle jusqu'à établir comme une lutte perpétuelle, voire primordiale depuis la révolution industrielle.


*


Le regard construit autant qu'il déconstruit l'autre en face ;  […] c’est lui qui sans explication construit l'altérité avant qu'il ne vienne s’y mêler religion ou idéologie sclérosée qui le troublent.


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Tout déplacement n'est jamais qu'une tentative de mise au point qui à chaque fois se brouille pour se réajuster aussi vite ailleurs en fonction des visions que chacun de nous renvoie et que nous rectifions depuis notre regard et notre corps


*


Un bon apprenti taoïste, j'avais retenu que ce qui nous arrive histoire de circonstances plus que de volonté.


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Je pensais à nos vaches qui ayant trop mangé d’ensilage de maïs étaient depuis longtemps presque toutes alcooliques ou à la limite, et toujours un peu flottantes.




Pascal Dibie


Pascal DIBIE est ethnologue, professeur émérite des universités. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Ethnologie de la chambre à coucher, Ethnologie de la porte, des passages et des seuils et Le village métamorphosé. Son dernier ouvrage est une Ethnologie du bureau.


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