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Rocky, dernier rivage ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️❤️

 Thomas Gunzig












Ils sont riches, ils sont privilégiés. Mais tout cela pourrait rapidement se conjuguer au passé, tant la catastrophe annoncée depuis des décennies est imminente. Alors ls s’organisent. Celui qui a fait fortune lorsque le feu couvait met sa famille à l’abri, à 600 km des côtes, il a même effacé toute trace de l’île sur Google. 

Son épouse, ses deux adolescents et un couple d’employés se retrouvent en huis clos sur ce petit territoire où rien ne manque, aucun risque immédiat de disette ou d’ennui : les provisions abondent let les disques durs regorgent de tout ce ce que la culture effondrée a  pu créer de divertissement. 


Mais que deviennent les valeurs de l’humanité dans un tel isolement ? Quel est le sens de cette mise à l’abri ? Comment simuler une normalité que la catastrophe a balayée ? Que signifie tout simplement être riche dans un contexte où l’argent n’a plus court ?



Coup de coeur absolu pour ce roman post apocalyptique, qui m’a rappelé les huis clos qu’écrivit. Robert Merle dans les années 70. Huis clos qui finissaient toujours dans le sang. 



Le pourquoi de l’effondrement est abordé dans un scénario crédible, mais là n’est pas le sujet. Il s’agit surtout d’interroger le sens de nos existences, en tant que prisonniers d’un système d’autodestruction, une obsolescence programmée. Le paradigme est mort, il faut tout réinventer. 



Véritable tourne-page, difficile à lâcher.


368 pages au diable couvert 31 août 2023






Cette maison n’était pas sa maison, cette île n’était pas son île, sa mémoire était le seul endroit où il voulait vivre .


*


Les lois de la thermodynamique gouvernaient aussi bien à l'échelle universelle qu'à l'échelle humaine. L'entropie, l'inéluctable, évolution de toute chose vers le désordre, n'oubliait personne. Jamais. Nulle part.


*


Ils étaient nés au XXè  siècle, dans un monde ravagé par une guerre mondiale, ils avaient connu les Golden sixties, des révolutions culturelles, des crashs financiers, des chocs pétroliers, des canicules, des pandémies, des attentats, et ils avaient acquis la certitude que tout finissait toujours par s’arranger.  Ils incarnaient à la perfection cette foi…


*


 Le temps avait compliqué les choses, il avait déposé de la poussière sur la passion et sur le désir, une matière grisâtre, très fade, avait sédimenté sur leurs sentiments, les émotions qui les avaient enflammés au moment de leur rencontre, étaient devenues invisibles, comme l'ancienne structure, d'un temple inca recouvert par la jungle au fil des siècles, et dont la trace n'existe plus que sous la forme de vagues légendes.


Thomas Gunzig


Thomas Gunzig est écrivain, libraire, chroniqueur et professeur belge.


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Le sang des bêtes 

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