Gérald Tenenbaum
Dans les années 60, Edith ne souhaite qu’une chose : échapper au destin qu’on lui choisit, et s’affranchir des injonctions qui ont guidé sa vie jusque là. Une formation rapide de sténo-dactylo et la voilà engagée pour une mission au sein de l’armée. La jeune femme part vers le désert algérien, pour une base militaire secrète où sont expérimentées des explosions nucléaires. Elle se liera d’amitié avec Mariama, qui lui permettra de découvrir le peuple nomade du désert . Edith se libérera de ses derniers liens avec ses origines pour devenir Talyat …
Edith incarne un féminisme non militant, mais sans faille, guidé par ses certitudes et la foi en son destin.
Outre l’intérêt historique de cet épisode peu reluisant de nos expérimentations scientifico-militaires, dont on parle peu (Jean-Michel Guenassia évoque aussi cette époque dans son dernier roman A Dieu vat), le roman est séduisant par son écriture à la fois travaillée et poétique, promesse d’un voyage littéraire plein de charme.
Merci à l’auteur pour sa confiance
240 pages Le voile des mots 14 mars 2023
Le feu crépite, mais ne luit plus pour personne. Dans la nuit saharienne, si scintillante aucune ombre ni trouverait place, la masse sombre de la falaise du Kawar étend l’improbable halo d'une obscurité magnétique. Indifférent aux âmes humaines tourments, espoirs, et tourments de l'espoir lui-même, le désert pèse son impassible sommeil.
*
Prises isolément, les formes sont incohérentes, mais l'ensemble véhicule une harmonie interne . Le tout n'est pas que la réunion des parties. En cela réside l'espoir de chaque personne disloquée.
*
Car les traces, comme les hommes, ont leurs dispositions secrètes, tu verras, sur le sable même, sur le sable surtout, une trace peut en rejoindre une autre. C'est la véritable, l’inaltérable magie propre des traces, leur mystérieuse alchimie, c’est l’ineffable affinité
des traces.
Gérald Tenenbaum est mathématicien, essayiste et romancier français.
Ancien élève de l'École polytechnique, il est professeur de mathématiques à l'Institut Élie Cartan de l'université de Lorraine.
lire aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire