Saraï Walker
Elles sont six, six enfants au prénom de fleurs, un si beau bouquet que pourtant la malédiction familiale menace. Leur mère a perdu sa propre mère lors de sa naissance et celle-ci avait vécu le même sort. Pour cette génération de jeunes filles, le destin frappe beaucoup plutôt, le jour même de leur mariage. Les prédictions de la mère, que seule Iris, la quatrième de la fratrie semble comprendre, n’y feront rien.
Certes le propos est sombre et pourtant on est rapidement happé par cette histoire qui renvoie à la manière d’un conte à une réflexion sur le sort des femmes, au coeur du vingtième siècle. N’est-ce pas une sorte de petite mort que de se retrouver confinée entre quatre murs, fussent-ils richement garnis, pour œuvrer dans l’ombre des homme s qui accomplissent leur destin, délestés des charges du quotidien ?
J’ai aimé les portraits de ces jeunes filles et l’ambiance parfois à limite du fantastique.
La deuxième partie est très différente, tant dans le contenu que la forme. Il est sans doute difficile de terminer une telle histoire. Mais le propos reste intéressant.
C’est un récit très féministe, dont la tendance est d’accuser le monde masculin de tous les maux que subissent les femmes, au point de ne leur reconnaître qu’une utilité accessoire
« Je n'ai jamais laissé beaucoup de place aux hommes dans ma vie, mais il est utile d'en avoir dans les parages lorsqu'il faut porter les objets lourds »
Belle découverte que ce roman écrit à la manière d’un conte, dont le décor rend racine dans notre passé récent.
Merci à l'équipe des Bibliomaniacs pour leur podcast consacré à ce roman, et qui m'a donné envie de le découvrir
624 pages Gallmeister 24/08/2023
Traduction Janique Jouin-de Laurens
Elle avait toujours ressenti un lien avec le monde des esprits, à cause des circonstances qui avait entouré sa naissance.
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Les tableaux de Van Gogh n'étaient pas totalement réalistes, mais pas non plus comme les œuvres des expressionnistes abstraits, ils se situaient entre les deux ; une réalité reconnaissable, mais légèrement détraquée.
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Je n'ai jamais laissé beaucoup de place aux hommes dans ma vie, mais il est utile d'en avoir dans les parages lorsqu'il faut porter les objets lourds.
Sarah Walter est diplômée en écriture créative. Ses articles sont notamment publiés dans The New York Times et The Guardian ainsi que dans des magazines pour adolescentes. Après avoir réalisé sa thèse entre Londres et Paris, elle vit actuellement à New York et enseigne la littérature dans plusieurs universités américaines.
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