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La disparition d'Hervé Snout ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Olivier Bordaçarre 












Après un court séjour en 2004, où l’on fait connaissance de la famille Raybert, qui accueille des entants abimés, on effectue un bon temporel de 20 ans pour atterrir chez les Snout. Que s’est-il passé ce matin là, après qu’Hervé Snout a pris son vélo pour se rendre au travail ? Comment a t-il pu se volatiliser ainsi ? Le jour de son anniversaire, de surcroît ! La voisine qui passe sa journée derrière ses rideaux l’a bien vu partir de sa maison, mais personne ne l’a vu arriver à l’abattoir…


 

La communication au sein du couple étant réduite à peu de choses, son épouse ne s’est pas inquiétée immédiatement. D’ailleurs, les gendarmes qu’elle avertit ne semblent pas persuadés d’une recherche intensive soit nécessaire. Tant de personnes disparaissent ainsi chaque année, de leur plein gré, pour se créer une autre vie ailleurs !…


Pourtant  peu à peu, avec les confidences de l’entourage, une personnalité se dessine. Ce chef d’une petite entreprise est loin de faire l’unanimité autour de lui.


L’originalité de la construction du roman apparaît dans la deuxième partie, puisque nous passons de l’autre côté du miroir…


La quête de la vérité est un puissant appât pour créer l’addiction. Comprendre ce qui s’est passé et découvrir peu à peu la personnalité  de cet homme qui ne suscite pas l’empathie. L’auteur n’y va pas de main morte pour imaginer le scénario. S’y ajoutent la violence inhérente à la vie quotidienne dans un abattoir : de quoi alimenter le militantisme végétarien !



Un roman fort, noir, une ironie mordante,  habilement construit, difficile à oublier. 


345 pages Denoël 10 janvier 2024








Le patron est invité, toujours avec une main autour du quiqui et une clé au poignet droit à la limite de lui tresser le radius avec le cubitus, à entrer en lui-même pour constater, déjà, les premiers signes d’un changement radical de comportement.


*


Les éclaboussures de cervelle n’ont épargné ni le dossier ni le fauteuil, ni le mur de derrière, ni le plafond. La mort permet d’atteindre le degré ultime de désinvolture 



Olivier Bordaçarre


Olivier Bordaçarre est écrivain, dramaturge et comédien, né en 1966. Il  dirige des ateliers d'écriture et de théâtre pour tous les publics (jeunes publics, scolaires, patients d'hôpitaux psychiatriques, personnes en insertion, précaires ou fragilisées, détenus...).



3 commentaires:

  1. Coucou ! La couverture est très réussie !! J'avais lu deux romans de cet auteur, notamment Protégeons les hérissons, et la fin m'a beaucoup et durablement marqué !

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    1. Je ne connaissais pas du tout cet auteur, j’aimerais bien trouver le temps d’explorer son univers !

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  2. Cela m'intrigue, je me le note et te remercie pour la découverte !

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