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L'enfant de la rage ⭐️⭐️⭐️⭐️

Anne Boquel  













La ZAD est là, tout près de la zone pavillonnaire où Laurence et Loïc vivent un quotidien ordinaire, rêvant d’un avenir meilleur pour leurs enfants. Mais leur aîné Yohann s’est peu à peu intéressé à ce qui se passait dans cette communauté qui revendique des idées qui le séduisent, bien loin des idéaux désuets de son père, qui voit là une simple provocation. Jusqu’ au drame, qui fait basculer l’histoire familiale dans le malheur. Au chevet du fils, les consciences s’éveillent, les parcours s’éloignent.


On se souvient du roman de François d’Epenoux, Le Roi nu-pieds, qui au coeur d’un décor identique, retraçait les aléas d’une relation entre un père et son fils. Anne Boquel élargit le propos aux deux parents, et met bien en évidence le point de rupture qui marque l’évolution d’un couple qui déjà s’était éloigné, résistant par le ciment de l’ éducation de leurs enfants. Avec le drame, la fin est annoncée. 


Laurence et Loïc nous confient l’un après l’autre leur vision politique de notre société, à l’aune de leurs expériences respectives. Sans privilégier l’un ou l’autre.


Plus de questions que de réponses dans ce roman émouvant, aux multiples pistes de réflexions, la parentalité, l’avenir de la planète, l’éducation…L’écriture, sans fioritures ni effets de manche, exprime avec simplicité et sincérité les ressentis de chacun, et  les dialogues sont très bien retranscrits.



Un très bon moment de lecture 


288 pages Robert Laffont  11 janvier 2024








Regarde les oiseaux. Ce sont des créatures joyeuses, émerveillées par le monde qui les entourent. C'est cette joie qui nous relie à eux : ils nous donnent l'exemple, en nous montrant ce que nous devrions ressentir face à ce que nous offre la nature.


*


Dans un bourgeon qui se développait, il y avait cette chose folle, incroyable, des cellules minuscules qui allaient donner naissance à des feuilles et des fleurs de forme si diverses, que l'homme n'aurait jamais assez d’yeux pour les contempler, ni pour les admirer. En soulevant le moindre brin d'herbe, on découvrait l'infini. Le combat d'une araignée contre une chenille pouvait le tenir en haleine pendant une bonne demi-heure.




Ancienne élève de l’Ecole normale supérieure, Anne Boquel est agrégée de lettres et enseigne à l’Université Paris IV


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Le Berger 


2 commentaires:

  1. Chantal,tu as plus de culture littéraire que moi et je le savais !! je ne connaissais pas le livre "le roi nu-pieds " auquel tu fais reference ayant dit dans ma chronique sur babelio que "à ma connaissance le sujet n'a pas été traité" De plus,je dois avoir une vision trop cinematographique quand je lis car ni toi ni Joëlle ne relevez que dans certaines scènes il y a ce que j'appelle "des incohérences" exemple: dans la scène du barrage routier on ne sait plus bien si Loïc est descendu de son camion ou pas . Tu me diras que ça n'a aucune importance littéraire et tu as sans doute raison ! J'ai sans doute eu tort de le souligner !!

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    1. Coucou Marie-Hélène, tu as certainement raison pour cette incohérence, mais dans ce type de scène justement assez cinématographique, je suis tout de suite paumée, alors si quelque chose ne colle pas, je ne le vois pas 🤣. Par ailleurs, il reste un certain flou autour de ce qu’il s’est vraiment passé . Quant au Roi nu-pieds , je te le recommande

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