Victor Malzac
Ce monologue est déroutant dès les premières lignes : les confidences d’un homme, dont l’enfance a été une longue traversée de médiocrité, et qui est devenu addict à la musculation. On suit l’évolution du personnage, dont le but est de sortir de l’ombre et d’être enfin objet d’admiration. Vouant un culte sans limites à Schwarzenegger, dont il regarde compulsivement les films (d’autres héros du même acabit rejoindront le sérail des modèles vénérés), il emploie son temps à modifier son corps dans une grande solitude, incapable de nouer des relations avec ses pairs.
Deux éléments de la narration sont intrigants : qui est l’interlocuteur qu’il interpelle régulièrement (j’espérais trouver une réponse à cette énigme, pour finir par conclure qu’il s’agit dans doute du lecteur) ? Quelle est la part de la folie et du fantasme dans cette évocation parfois étrange de son parcours ?
Il en résulte un texte certes original mais qui m’a laissée un peu en marge et sans réponse à mes questions.
Premier roman original par sa forme et par la personnalité du narrateur, à suivre.
364 pages SCRIBES 4 janvier 2024
Avant j'étais un bel homme, j'étais beau, je ne mens pas. Avant j'avais de quoi plaire aux femmes aux hommes aux chiens, à la police aux pompiers aux militaires, à tous les hommes de la terre, personne ne pouvait me regarder droit dans les yeux longtemps.
*
À part le sport où j'étais bon, tout dans mon bulletin était devenu très bas, ce n'était plus moyen-moins c'était nul, mais je t'ai déjà dit mon avis sur les doctorat, j'avais laissé de côté la moutonnerie de l'école et c'était la limite de l'insoutenable pour mon père et ma mère, ils ne pouvaient pas vraiment comprendre mon intelligence naturelle du muscle.
Né en 1997, Victor Malzac a vécu vingt ans à Montpellier avant de venir étudier à Paris en 2018.
Après avoir publié de la poésie, Créatine est son premier roman
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