Grégoire Bouillier
On en parle tant qu’il me semblait impossible de reporter encore la découverte des romans fleuves de Grégoire Bouillier (encore que celui-ci s’apparente plutôt à une rivière avec ses quatre cent trente deux pages)(tiens c’est contagieux les parenthèses). Une rencontre au salon du livre du Mans aura achevé de me convaincre.
Et de me plonger dans les pièces d’eau ornées de nymphéas qui ont valu à l’auteur une équivalent du syndrome de Florence, le syndrome de l’orangerie, ainsi nommé et à l’origine du titre de l’ouvrage.
Parce que derrière les multiples tableaux consacrés à ce sujet, Grégoire Bouillier, alias Baltimore, a d’emblée décelé un secret. Un mystère morbide. La mort en filigrane. De quoi argumenter au cours de chapitres qui vont se succéder, procédant à une autopsie en règle de l’oeuvre, en ne laissant rien au hasard, de la botanique à la biographie, de la nature des pigments au contexte politique et historique.
Nous avons donc une analyse fouillée de l’oeuvre de Monet, déguisée en enquête où se mêlent, un peu comme le fait l’ami Jaenada, des éléments autobiographiques.
Essai transformé. J’ai vraiment apprécié ce subterfuge qui permet d’enrichir sa culture tout en parcourant avec plaisir cette production littéraire.
Et quatre cent trente deux pages me paraissent suffisantes.
432 pages Flammarion 21 août 2024
Et si les nymphéas représentaient la dernière vision qu’aurait un soldat agonisant dans les marais de Saint-Gond, avant de fermer les yeux, deux trous rouges au côté droit ? Si j'étais cinéaste, c'est exactement ce que je filmerais.
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En ce moment, c'est Verdun à Bakhmout, c'est Dresde à Gaza, des machines infernales, sèment partout l'enfer sur terre, des égorgeurs, ivres de sang commettent des abomination sans nom, et hier matin, le lacet de mon soulier gauche s'est cassé entre mes doigts. C'est dire combien de tous les côtés ça craque.
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Il paraît que si on ne sait pas quel est le con dans un dîner, c'est parce que le con, c'est soi.
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Combien de temps avant de comprendre que ce n'est pas parce qu'on aime pas la tête de veau que la tête de veau n'est pas bonne, non, c'est seulement qu'on n'aime pas la tête de veau et la pauvre n'y est pour rien, ce n'est pas de sa faute.
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L'innovation technologique n'a pas pour ambition d'aider l'humanité (sinon à la marge), mais d'améliorer le faux du monde. Pourquoi croit-on que tant de crédits lui sont alloués ?
Grégoire Bouillier est un écrivain français, né en 1960
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