Vera Buck

Son premier roman traduit en France, Les enfants loups, avait été remarqué. Avec La cabane dans les arbres, Vera Buck confirme son talent d’autrice qui sait ferrer un lecteur, et ne plus le lâcher avant qu’il ne soit parvenu à la fin de l’ histoire qu’elle lui propose !
Arès un prologue assez impressionnant, et qui ne laisse aucun doute, on n’aura pas affaire à une fade bluette on fait la connaissance de Rosa, une jeune femme animée d’une passion hors norme pour le phénomène biologique que représente la mort. Elle a obtenu un diplôme en sciences médico-légales mais n’a pas trouvé d’emploi qui lui convienne pour utiliser ses connaissances. Elle n’en pourrait pas moins ses propres expérimentations, analysant en forêt la couleur des feuilles d’arbres, dont les nuances pourraient indiquer qu’un organisme en décomposition se trouve à sa base. Jusqu’à ce qu’elle déterre un squelette bien encombrant.
Henrik, Nora et leur fils sont en route vers un éden suédois, parcourant les nombreux kilomètres qui les emmènent vers une main de bois au bord d’un lac, héritage d’Henrik. Dans un cadre idyllique, la petite famille s’installe. Mais rapidement des sources d’inquiétude viennent troubler les vacances rêvées …Les indices ‘accumulent, puis survient le drame..
Un autre personnage intervient régulièrement dans ce roman choral, une petite fille nommée Marla, et qui est séquestrée dans une cabane en haut d’un arbre. Qui est-elle ? On ne le saura que bien plus tard, lorsque les événements nous permettront de comprendre la temporalité.
Totalement addictif, ce roman se lit la boule au ventre avec une impatience fébrile d’avancer dans l’intrigue, complexe à souhait. La succession des points de vue alimente le suspens, complétant peu à peu le puzzle de cette histoire. Pas de répit, pas une minute d’ennui, les pages défilent sans temps mort.
L’intérêt se focalise aussi autour de la psychologie des personnages, parfois conventionnels parfois plus originaux comme l’est Rosa, figure féminine libre et autonome, dont le passé familial trouble aura forgé son indépendance. Elle est un élément central du drame.
Les trois parties débutent tous par des extraits des histoires pour enfants de Astrid Lindgren, en référence aussi au métier d’Henrik, écrivain pour enfants, qui ne sait pas toujours faire la différence entre imagination et réalité, ce qui lui confère un statut de menteur, qui vient à point nommé pour complexifier la narration.
Un grand plaisir de lecture donc, pour ce roman séduisant autant pour l’écriture que pour la construction.
Autrice à suivre, sans aucun doute.
465 pages Gallmeister 20 août 2025
Traduction : Brice Germain,
Titre original : Das BaumHaus

Je fixe les orbite noires, tandis que que je prends conscience de la portée de ma découverte. Un crâne d'enfants. Une vieille capuche. Des os, des vertèbres et des omoplates. Qui diable ai-je bien pu déterrer ?

Née en 1986, Vera Buck est une autrice allemande.
Elle a étudié le journalisme, l'écriture de scénarios de communication, la linguistique européenne et la transdisciplinarité des arts en Allemagne, à Hawaï, en France, en Espagne, en Italie et en Suisse.
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