- Pages:267
- ISBN:978-2-87560-017-2
- Formats:EPUB / MOBI / PDF
- Publication:03/09/12
- Onlit
Jamais je n’avais lu une si belle description d’un lever du jour au printemps. Et c’est ainsi que débute ce roman du 19è, dont l’action se situe au coeur de la campagne wallonne. L’écriture tient ses promesses car l’on retrouve au fil des pages ce lyrisme séducteur, auquel s’ajoute des dialogues d’un grand réalisme, alliant des expressions du terroir et un parler rustique, plein de charme.
C’est une histoire d’amour funeste, de celles que l’on sent perdues d’avance. Germaine, encore fille à vingt et un ans (autant dire que l’espoir d’un mariage est bien mince), vaillante aux travaux de la ferme, est trop peu aguerrie aux choses de l’amour pour ne pas tomber dans le piège des regards enamourés du premier venu. Et pas de chance, c’est un asocial assumé, né dans les bois et autodidacte du braconnage. Qu’envisager d’autre que de se cacher, avec la complicité d’une vieille solitaire rouée, pour vivre ces amours interdites? Et lorsque la rencontre d’un autre galant potentiel vient mettre le doute dans l’esprit de la demoiselle, il y a un fort risque que cela tourne mal.
Totalement séduite par la beauté de cette écriture, j’ai également apprécié l’intérêt sociologique du roman, en tant que témoignage de cette vie rurale du 19è siècle, qui ligotait les relations sociales dans un carcan d’us et coutumes justifiées par la seule tradition. Et il aura sans doute fallu quelques Germaines, revendicatrices et insensibles à l’opinion au risque de s’immoler socialement, pour que germent dans les esprits des velléités de liberté.
Camille Lemonnier
Camille Lemonnier est né à Ixelles, en Belgique, le 24 mars 1844. Il est mort dans sa ville natale le en juin 1913. Fils d'un avocat wallon et d'une Flamande, cet écrivain fécond auteur de plus de 70 volumes vint à la littérature par le détour de la critique d'art.
« On a souvent surnommé Lemonnier le « Zola belge » bien qu'il ait affirmé que cette étiquette ne lui convenait pas. En fait, l'auteur du Mâle est trop soucieux de son style (qu'on nommait « macaque flamboyant ») et de recherche de néologismes et d'archaïsmes pour être rangé parmi les naturalistes. La filiation avec le naturalisme français s'arrête, en effet, à l'influence du milieu, et plus précisément de la vie animale, sur le comportement des personnages. » (Wikipedia)
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