- Broché : 320 pages
- Editeur : Pocket (9 novembre 2017)
- Collection : Thriller
- Existe en version numérique
- Langue : Français
- Traduction (Anglais) : Hélène Colombeau
Un polar qui a pour cadre le Norfolk, dans un décor fictif de marais salant, aussi lugubre que romanesque.
Ruth Gulloway s’y sent chez elle. Et ne répugne pas à venir en aide à la police locale, lorsque des ossements sont retrouvés dans la tourbe, sollicitée en raison de ses connaissances en anthropologie, matière qu’elle enseigne à l’université. Les restes sont bien humains, mais rien à voir avec la disparition d’une fillette dix ans plus tôt : ces os-là datent de l’âge de pierre, et les indices retrouvés dans la sépulture évoquent un sacrifice rituel. La collaboration avec l’inspecteur Nelson se serait arrêtée là, si une deuxième fillette n’avait pas elle aussi disparu, et si une certaine alchimie ne s’était pas produite entre Harry et Ruth…
Autrement dit, entre l’enquête en cours, l’histoire païenne des lieux, les relations troubles entre les deux personnages , et le caractère mystérieux du marais, le lecteur n’a aucune raison de s’ennuyer au cours de cette lecture.
On aime bien l’anthropologue, avec ses fragilités et sa force professionnelle. On est très soupçonneux pour une grand nombre des autres intervenants. Le suspens est préservé jusqu’au bout. Et maintenu par les passages en italique qui se réfèrent à une enfant captive…
Polar bien construit, personnages attractifs, un très bon moment, et la promesse d'autres bons moments avec la suite de la série.
Ils traversent le marais en silence. À mesure qu’ils s’approchent de la mer, la brume se disperse et le soleil commence à filtrer entre les nuages. Lorsqu’ils atteignent le henge circulaire, la marée s’est retirée et le sable scintille dans la lumière du petit matin. Ruth s’agenouille, à la manière d’Erik il y a tant d’années, et remue délicatement la boue frémissante avec sa truelle.
Soudain, tout se tait. Les oiseaux de mer cessent leur raffut dans le ciel. Ou peut-être sont-ils encore là, mais elle ne les entend plus. Alors que Nelson respire fort derrière elle, Ruth se sent étrangement calme. Même lorsqu’elle met au jour le petit bras orné de sa gourmette de baptême, elle ne réagit pas.
Elle savait ce qu’elle allait trouver.
*
— Un café ? propose-t-il.
— Oui, s’il vous plaît. Noir.
Ruth sait qu’il sera mauvais, mais elle craint de paraître malpolie en refusant. Du reste, cela lui occupera les mains.
— Richards, deux cafés noirs, ordonne Nelson au policier, qui était resté sur le pas de la porte.
L’inspecteur a visiblement le même problème avec « s’il vous plaît » qu’avec « merci ».
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