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La Fractale des raviolis ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

 Pierre Raufast



  • Éditeur : Alma Editeur (21 août 2014)
  • Langue : : Français
  • Broché : 264 pages
  • Existe en version numérique










C’est un court roman fort original, dans sa forme comme dans son sujet.


La notion de  fractale, en mathématiques, est complexe. Elle désigne à la fois un objet qui possède une structure identique à toutes les échelles (comme le chou romanesco) mais aussi conçu comme une structure gigogne. Et il en est ainsi pour cet écrit, qui rebondit à chaque fin de chapitre sur un détail  qui fera l’objet du chapitre suivant,  et ainsi dans un processus vertigineux, qui entraine  le lecteur dans un tourbillon sans fin au cours d’histoires étonnantes, drôles ou révoltantes. Pas de personnage principal, donc,  encore que l’on s’attende, depuis le début tonitruant où une jeune femme imagine comment empoisonner son traitre de conjoint, à retrouver le couple déchiré.


L’auteur confie avoir utilisé une technique quasi similaire lorsque  ses propres enfants lui confiaient le soin de concocter des histoires à partir  de mots-clé. 


L’heure n’est plus aux contes de fées mais à des récits imprégnés des instincts humains les plus vils, vengeance à bases de raviolis,  meurtres gratuits, violence intrinsèque, qu’elle se dirige vers d’autres humains ou vers des rats-taupe, convoitise…la liste est longue des alibis du mal.


J’ai pris un énorme plaisir à parcourir ce polar qui n’en est pas un, ces nouvelles qui sont reliées entre elle par un fil tenu mais clairement identifiable, avec le  liant d’une langue riche.




"Je suis désolé, ma chérie, je l'ai sautée par inadvertance."
Je comprends qu'un homme puisse sauter une femme par dépit, par vengeance, par pitié, par compassion, par désoeuvrement, par curiosité, par intérêt, par gourmandise, par nécessité, par charité, et même parfois par amour. Par inadvertance, ça non. Pourtant, ce substantif vient spontanément à l'esprit de Marc, lorsque je le pris sur le fait avec sa maîtresse.

*

En se brossant les dents, il examina ses yeux dans la glace : ce syndrome de Paul Sheridan venait tout de même de lui rapporter une petite fortune. Quelle ironie , comparée au destin tragique du malheureux personnage...

*

Lorsque Franck rentra pour le souper, il ne remarqua pas les yeux rougis de sa mère. Mais quand il s'approcha de sa soeur pour l'embrasser, Monique se raidit. Si son fils avait un esprit  suffisamment pervers pour imaginer cinquante façons de tuer un insecte, pourqçinne s'enfreindrait-il pas au bébé? Elle se leva brusquement, fit tomber sa chaise et s'écria :
"Ne t'approche pas d'elle!
- Quoi?
- Ne le touche pas!"




Pierre Raufast
est né à Marseille en 1973. 

Il est ingénieur diplômé de l'Ecole des Mines de Nancy. Il vit et travaille à Clermont-Ferrand.

Auteur de deux ouvrages sur le management en entreprise, "La Fractale des raviolis", est son premier roman. 


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