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Collier de femmes

 Martine Magnin




  • Éditeur : Encre Rouge éditions (1 février 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 164 pages






Quelle belle idée d’égrener ainsi les éléments d’un bijou irremplaçable , composé au gré des rencontres d’une vie ! Ces perles, uniques, et ses maillons, qui font la solidité de la parure, ce sont les femmes croisées, écoutées, subies parfois, et qui rendent singulier le chemin. De la Tatie Danièle, à la grand-mère conteuse, en passant par la Reine-mère à l'Irrésistible, c’est une collection de portraits à déguster comme une gourmandise , et à revisiter pour un plaisir renouvelé. 


Toutes différentes, dans leur rôle et dans leur personnalité, elles constituent un diaporama bigarré et en aucune façon l’ennui ne peut s’immiscer dans la lecture. On y reconnaîtra même parfois des perles personnelles …


C’est aussi un hommage aux soeurs, un éloge de la sororité, valeur refuge incontestable pour la moitié féminine de notre humanité. Ces perles égaient le regard mais nous relient aussi à nos semblables, Et sont la preuve que la diversité et la différence sont des atouts majeurs pour survivre et accepter notre sort énigmatique d’être humain.


J’ai adoré ces portraits déclinés avec grâce, et talent. 



Merci à Martine de m’avoir confié ce bijou littéraire . 




Cette chaîne de vie n’a rien d’un ouvrage d’orfèvrerie parfait et homogène, ni même obligatoirement harmonieux, il est fait « maison », on y trouve des perles et des maillons ravissants, classiques, souples, réguliers et tout en rondeurs. D’autres baroques, audacieux et déconcertants, plus complexes, doubles ou même carrément bizarres, d’autres mal ajustés, qui désenchantent le charme de l’œuvre, entravent la fluidité de la chaîne et écorchent cruellement la peau. D’autres encore, partiellement fêlés ou tordus, craquent et se délitent dans le temps.

*

De cette jeunesse choyée et de son éducation « convenable », il restait à Violette des manies originales. L’hiver elle ne sortait jamais sans un manchon en fourrure noire attaché à son cou par un cordonnet de soie, elle y cachait ses mains rhumatisantes et sa petite bourse et pour prendre l’autobus ou le métro, elle glissait chaque fois son ticket dans le creux de sa paume, sous ses fins gants en peau. Autre consigne à respecter : une femme bien née ne déambule jamais dans les rues avec un sac en papier de commerçants, elle se fait livrer. Hormis pour les courses alimentaires, et encore, c’est alors Elsa qui se coltinait le cabas !


*

Madeleine semblait toujours sûre d’elle en toutes circonstances. Cette jeune femme idéale avait des certitudes, des principes fermes, du savoir-faire, du savoir-être et un art évident du secret et du maniement de la confidence. Pour chacune des visites d’Elsa, elle cuisinait des recettes élaborées, parcimonieuses, mais délicieuses et distinguées ; elle ne la grondait jamais et avait même des attentions auxquelles Elsa n’était pas habituée, comme des compliments, des douceurs rares et des petits cadeaux. Quand elles étaient seules toutes les deux, Madeleine savait user avec astuce de sa complicité pour converser et questionner la jeune Elsa, qui l’écoutait béate, admirative et se laissait parfois convaincre de lui confier un peu de sa jeunesse et de sa vie quotidienne.





Martine Magnin est passionnée de sémantique, de philosophie, de psychologie, et d'antiquités. Elle se consacre aujourd’hui à l’écriture, après avoir consacré sa carrière à la communication sous toutes ses formes au service des entreprises et des institutions.


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