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La première faute ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Madeleine Meteyer




  • Éditeur : JC Lattès (6 janvier 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 336 pages
  • Première sélection Prix Orange






C’est l’histoire d’un couple. Dès les prémisses, dès que Valentine jette son dévolu sur ce jeune homme blond aux yeux bleus, qui semble l’ignorer. Elle est de droite, il est de gauche. Les choses se savent rapidement sur les bancs d’une école de journalisme. Malgré tout, ils unissent leurs désaccords.


Malgré les voeux pieux de la jeunesse, les revendications de non-conformisme, la liberté comme étendard, la vie quotidienne et les routines finissent par les rattraper, et un premier enfant naît. Avec d’emblée une relation peu affective avec le nourrisson exigeant et braillard. E peu à peu, ce qui était à l’origine de débats houleux mais constructifs devient la pierre d’achoppement de l’harmonie de surface de cette parentalité subie. D’autant que le temps qui passe n’arrondit pas les angles et n’adoucit pas les propos.


D’illusions en trahisons, de compromis en rejet, la façade se lézarde.


Chronique amère de la vie de couple, de la tentative utopique et illusoire d’harmoniser les extrêmes. Le temps qui passe agit comme une force incontrôlable qui éloigne la passion et attise les rancoeurs. De non-dits en flèches verbales qui font mouche, l’amour fait place à la haine. Et sur ce terreau pourri, doivent se construire les enfants, dont on aimerait bien connaître la destinée…

Pas de jugement, pas de réquisitoire, chacun a sa responsabilité dans l’affaire, et les personnages restent attachants dans leurs excès, en raison de leurs faiblesses affichées.



Premier roman réussi.



L'esprit de sa femme est une machine qui enregistre tout, dépose chaque douleur vécue dans un entrepôt dans lequel elle viendra puiser, plus tard, pour aggraver chaque souffrance, en y ajoutant le souvenir des souffrances passées

*

On ne parle pas avec un enfant, il vous épuise, on le distrait pour qu'il cesse de brailler, on s'abandonne à un geste de tendresse au moment du coucher, quand on est assuré qu'il va se taire pour les heures à venir

*

Faites qu'il n'y ai pas d'adolescence, implore Valentine à voix basse. On sait quel enfant on laisse partir, on sait qu'il nous prendra chèvres, qu'on lui paraîtra cons, que lui le sera, qu'on a été pareil et qu'on sera patient, il n'empêche : on ne sait jamais quel  adulte on récupérera à la sortie. Et sans retour possible.





Madeleine Meteyer est journaliste. 

"La Première Faute" est son premier roman.

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