Ariane Bois
- Éditeur : Belfond (14 janvier 2021)
- Langue : Français
- Broché : 256 pages
- Première sélection Prix Orange
Kid, Arabella, Jeremy. Point de départ Erwin, une petite ville du Tenessee. Ces trois là ont assisté, horrifiés, à la mise à mort d’un éléphant, condamné à la pendaison pour avoir tué un homme. La foule s’est réjouie du spectacle, pas eux.
Kid doit fuir un lynchage programmé, Arabella est chassée de chez elle par un père obtus, et Jérémy rêve d’une carrière de journaliste. Autant de raisons pour fuir la ville qui les rejette ou les limite dans leurs ambitions Les chapitres alternés vont donc évoluer vers une convergence de ces destins, et c’est la guerre en Europe qui sera à l'origine de leur rencontre.
L’histoire est sympathique, les personnages ne peuvent que susciter l’empathie, par la largesse de leur point de vue et les idéaux qu’ils portent. On suit donc avec plaisir l’évolution de leur parcours qui permet d’assister aux balbutiements du jazz aux Etats-Unis puis de participer au vent de liberté du Paris d’après-guerre.
On salue le combat en faveur des animaux souligné par l’engagement de la jeune héroïne.
Le tout est cependant un peu attendu et on devine dès le départ ce qui va passer. D’autant que ce qui était peut-être moins attendu est lourdement suggéré par une cartomancienne..
Lu avec plaisir, mais trop conventionnel et écriture trop convenue.
De loin, c'est une houle, un grondement. Mais quand on s'en approche, la foule ressemble à un organisme géant en colère. Elle bruit d'une seule poitrine, hurle à intervalles réguliers, donnant l'impression à celui qu'il observe de tanguer. Les hommes arborent leur plus beau chapeau melon, les femmes paradent en tenues vives. Des enfants sont juchés sur les épaules paternelles, d'autres sautillent en piaillant. certains ont suspendu leurs tâches quotidiennes, tels ces bouchers ceints de leur tablier sanguinolent ou ces boulangers blancs de farine.
Dans les yeux couleur de lavande d'Arabella, le regard de Rodney glisse sur ses jambes fuselées mordues par le reflet des flammes. Ils esquissent de danse reprenant cœur de vieux refrains du Sud, dont le célèbre Dixie. Avec lui, Arabella retrouve un peu de l'exubérance, de la joie enfuies depuis la mort de l’éléphant.
Ariane Bois Heilbronn est romancière et journaliste.
Elle est titulaire d'un DEA d'histoire contemporaine de Sciences Po (1984) et d'un M.A. en journalisme de l'Université de New York (1986).
Elle a été grand reporter au sein du groupe Marie-Claire et critique littéraire pour le magazine "Avantages" de 1988 à 2015. Ariane Bois est critique littéraire pour les romans et les essais au Groupe Psychologies depuis 2018.
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