C’est motivant de retrouver plus de dix ans après ces héros tant aimés et que l’auteur avait laissés face à un avenir qui restait à imaginer ! La crainte aussi de ne pas raccrocher au fil, d’avoir oublié, d’avoir perdu la magie que nous avait fait vivre ce club de paumés rassemblés autour d’un jeu d’échec.
Eh bien, la magie reste présente, et c’est sans peine que l’on reconnaît Michel, qui a pris quelques années, mais est encore mineur, (la majorité à 21 ans, c’est pour un peu plus tard). Et puis Maurice qu’on avait eu le plaisir de croiser dans la vie rêvée d’Ernesto G. Et puis Camille, Cécile, même si ces deux là ont une propension pour filer à l’anglaise. Sans compter Leonid et Igor.
Plus de club d’échec improvisé, même si le jeu reste un fil rouge au cours du roman, mais surtout des voyages incessants, émigrations, dont les prétextes sont multiples, fuite de la justice pour Franck, recherche de sa bien-aimée pour Michel, désir de l’ailleurs pour tous. Seul Maurice reste à Paris où il monte un projet de grande surface d’électroménager, une révolution dans le monde du commerce.
Les rencontres sont foisonnantes et dans ce contexte politico-historique qui a conduit à l’autonomie de l’Algérie, les temps sont troublés. On a la chance de parcourir ces pages qui marient si bien la petite et la grande histoire, dans un récit qui impressionne par la documentation.
C’est un réel bonheur d’avoir enfin pu assisté à l’évolution de ces personnages que l’on a tant aimés, et qui sait, on laisse la dernière page avec l’espoir d’avoir une nouvelle tranche de ce qui deviendrait une saga.
Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les crimes innombrables du communisme paraissent moins grave que ceux du nazisme, sous prétexte qu'ils ont été commis au nom d'un idéal merveilleux qui devait changer le destin de l'humanité. Sacha a cru que ses idées allait faire le bonheur de L'Humanité, il a été emporté par l'horreur qu'il avait contribué à créer.
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Il ne faut jamais prêter ses livres. Jamais. Sous aucun prétexte. Surtout ceux auquel on tient, parce qu'on ne les reverra jamais, le taux de retour étant inversement proportionnel à la qualité du roman. La plupart du temps, les amis finissent par croire qu'ils les ont lus, oublient qui ne leur appartiennent pas, les offrent à un de leurs amis. On doit donner uniquement les mauvais romans, ceux qui vous tombe des mains, d'abord cela débarrasse votre bibliothèque, ensuite cela permet de faire le tri parmi ses amis en éliminant ceux qui ont mauvais goût. Cette brève considération pour dire que je n'ai jamais récupéré ce livre.
Et que j'aimerais bien le relire.
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Admettons qu'à partir de l'âge de dix ans, tu lises un livre par semaine, cela n'en fera que 52 dans l'année. Si Dieu t'accorde une longue vie et une bonne santé, au bout de soixante-dix ans, tu n'auras lu que trois mille six cents livres, à condition de ne pas toucher à ces gros romans français qui demandent à eux seuls une année de concentration au moins tellement ils sont volumineux.
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J'ai lu chaque jour et chaque nuit que Dieu m'a donné depuis soixante années, j'ai eu une vie de rêve, comme peu d'êtres humains, et pourtant je ne suis qu'une grenouille stupide qui jamais ne pourra parcourir la montagne de la culture, c'est pourquoi plus je lis, plus je me désespère de ce que je ne lirai pas.
Avocat pendant six ans, tenté de faire carrière dans le cinéma, auteur de scénarios pour la télévision, Jean-Michel Guenassia a également écrit des pièces de théâtre.
Il se consacre en 2002 à l'écriture de "Le club des incorrigibles optimistes" qui lui demandera six ans de travail. Paru à la rentrée littéraire 2009, le roman a été salué par la critique unanime et a trouvé un large public. Il a été couronné par le Prix Goncourt des lycéens en 2009 et par le Prix 2010 des lecteurs de Notre Temps.Renouant avec le souffle éminemment romanesque du Club des incorrigibles optimistes, Jean-Michel Guenassia évoque dans le détail la vie épique de Joseph Kaplan dans son second roman "La vie rêvée d'Ernesto G." dont il est lauréat du Prix du Roman Chapitre 2012.
En 2016, il publie "La Valse des arbres et du ciel" et l'année suivante, "De l’influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles".
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