Michael Farris Smith
C’est au cours d’une permission entre deux offensives cauchemardesques de la grande guerre que Nick croise le chemin d’Ella, une jeune femme dont le caractère fantasque et les revendications de liberté le séduisent. De retour au front, l’américain peuplera ses nuits d’horreur avec les souvenirs de cette belle rencontre qu’il lui tardera de retrouver. En vain.
C’est avec une grande amertume et un traumatisme que rien n’effacera, que l’Américain retournera au pays, sans pour autant se sentir capable de reprendre l’affaire de quincaillerie familiale que son père veut absolument lui céder. L’étape qu’il effectue à Memphis lui apprendra beaucoup sur lui-même, confronté au calvaire d’un de ses alter ego, victime lui aussi, dans son corps et dans son âme des blessures de la guerre. C’’est aussi là qu’il tentera de comprendre ce qui s’est passé le soir où le bordel de Colette a brûlé.
Sur le thème de ce que la guerre fait aux hommes, ce roman voir met en scène un homme venu combattre pour une cause qui ne le concerne que de loin, pour garder à jamais les stigmates de ce qu’il a vécu. Tel un héros romantique, il tient le coup rien qu’avec l’espoir d’un amour évanescent.
Mais ce héros-là n’est pas n’importe qui : c’est le Nick Carraway, personnage de de Gatsby le Magnifique qui nous invite à la dernière page à redécouvrir ce roman culte de la littérature américaine …
Merci à Netgalley et aux Éditions Sonatine
368 pages Sonatine 17 novembre 2022
Traduction (anglais) : Pierre Szczeciner
#Nick #NetGalleyFrance
Quand aux promesses qu’on fait tous à Dieu, si les gens les honoraient, il n’y aurait plus aucune âme en peine. Il sait qu’on est incapable de tenir nos promesses mais Il et bien obligé de nous écouter. Il n’a pas le choix. Et nous non plus.
*
Un épais brouillard matinal était tombé sur Paris et sur le café qui faisait l’angle. Les fauteuils en osier, les fleurs sur chaque table, le petit homme aux petits yeux qui chantait en travaillant. La chaise à côté de la fenêtre où Nick s’asseyait tous les matins pour boire son expresso et où il regardait s’égrener les heures de sa permission. Les jours où le soleil filtrait à travers les arbres et inondait la cathédrale de l’autre côté de la rue, il lui semblait que tuer était inconcevable. Que la guerre elle-même était inconcevable.
*
La guerre avait changé pendant la convalescence de Nick. Alors que les sapeurs se frayaient un chemin sous les lignes ennemies, l’infanterie confrontée en surface aux offensives allemandes avait perdu énormément de terrain. Après quelques semaines, un semblant d’équilibre avait été trouvé, et les Alliés avaient réussi à creuser et à tenir une tranchée hérissée de barbelés et protégée par des centaines de soldats armés de fusils et de mitrailleuses. Ne restait plus qu’à attendre un événement qui changerait le cours des choses. Cet événement fut le succès de la gigantesque explosion.
Michael Farris Smith est nouvelliste et romancier. Il a longtemps vécu à l'étranger, en France et en Suisse.
Il a été professeur associé d'anglais au département de langues, littérature et philosophie à la Mississippi University for Women à Columbus.
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