Auður Ava Ólafsdóttir
Alba a la passion des mots. Elle en a fait son métier, qui déborde parfois sur sa sphère privée. Combien de fois n’a t-elle pas perdu le fil d’une conversation parce qu’un mot l’a contrainte à se pencher sur ses déclinaisons et son étymologie ?
Sa vie d’universitaire semble être arriver à un point de non retour ? Est-ce l’unique raison qui sur un coup de tête la décide à devenir la propriétaire d’un terrain aride et d’une maison quasi en ruine, près d’un voisin acariâtre ? Est-ce parce que cette maison a appartenu à une autrice dont elle a traduit plusieurs romans policiers ? Ou est-ce uniquement pour compenser son empreinte carbone annuelle en plantant plus de cinq mille arbres ?
Sans doute un peu tout cela.
Il en résulte un récit qui suscite l’apaisement au rythme d’une vie simple, que la jeune femme allège de plus en plus.
Mais le roman ne manque pas d’humour : l’allusion au titre sans cesse renouvelé d’un recueil de poème qu’un étudiant dont elle a été maitresse porte à sourire. La subite ruée sur les anciens livres dont Alba s’est débarrassé dans le dépôt vente du village et qui n’a d’autre but que de découvrir les impudiques annotations ou dédicaces des ouvrages en question est réjouissante.
Un très joli roman, à qui l’Islande offre un cadre en harmonie avec le dénuement progressif de l’héroïne.
244 pages Zulma 7 septembre 2023
Traducteur : Eric Bourry
Nous sommes à chaque instant au centre de notre existence.
*
L’être humain n’ a pas été créé pour se comporter de manière rationnelle. Personne ne peut se prévaloir de toujours agir dans son intérêt.
*
A quoi bon planter des pommes de terre et semer des carottes alors que 400 millions de métaux lourds, de solvants et de poissons issus de la production industrielle sont déversés chaque année dans les lacs et les océans, sans compter des engrais qui contaminent les écosystèmes côtiers et ont détruit 400 zones maritimes où plus rien ne survit faute d’oxygène ?
Auður Ava Ólafsdóttir est une écrivaine islandaise, née en 1958
Lire aussi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire