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Le pavillon d'or ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Yukio Mishima 












 Au coeur de Kyoto, s’élève le Pavillon d’or, majestueux, entouré d’un écrin de verdure et objet d’innombrables visites. Ce pavillon fut incendié en 1950. C’est l’histoire de ce geste dément que nous conte Mishima.


Lors de sa première visite au Pavillon d’or, que son père lui avait décrit comme le summum de la beauté, le jeune Mizoguchi est déçu. Malgré tout, une fascination maladive s’empare de lui. Peu de temps après le décès de son père, Mizogushi devient novice au Pavillon d’or. Sa laideur et son bégaiement l’isole des autres étudiants. Mais deux amitiés successives feront naître chez le juin homme influençable des désirs de vengeance…


Dans ce texte hypnotique, le lecteur suit les pensées chaotiques du jeune novice et comprend au fil des pages le cheminement de sa folie. Il ne s’agit pas d’excuser mais d’expliquer. 


Mishima n’est pas tendre pour ses personnages. Il tue les plus méritants, la mère, le père, l’ami bienveillant, mais dresse les portraits sans compassion de Kiwagashi, le compagnon qui a grandement contribué aux errements de Mizogushi, et du père prieur, qui n’est pas le saint homme qu’il voudrait paraître. 


Le roman offre ainsi un tableau du Japon d’après guerre, sous occupation américaine, et privé de l’essentiel, qui sert de cadre à cette réflexion sur le bien et le mal, le beau et le laid, et l’irruption de la folie. 



375 pages Gallimard 6 février 1975

Caverne des lecteurs 







Rien d'autre, rien ne peut transformer le monde. La connaissance seule peut le changer, tout en le laissant tel qu'il est, inchangé. Vu sous cet angle le monde est éternellement immuable, mais aussi en perpétuel changement. Tu me diras que ça ne nous sert pas à grand chose. N'empêche que pour rendre la vie supportable, on peut le dire, l'humanité dispose d'une arme, qui est la connaissance. Les bêtes n'ont pas besoin de ça. Parce que, pour elle, cela ne signifie rien : rendre la vie supportable.


*


Ma mère, dans son trouble, avait oublié de lui adresser le plus élémentaire mot de politesse. Elle trottinait, et, tout en considérant sa ceinture pleurarde, je me demandais ce qui pouvait bien la rendre aussi laide. Et c’était…l'espoir : un incurable espoir pareil à une gale tenace qui creuse la peau de niches sales, humides et rouges, provoque une perpétuelle démangeaison, et dont  rien au monde ne pourrait venir à bout.




Yukio Mishima


Né en 1925 à Tokyo, Yukio Mishima est un écrivain japonais 



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