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 Eve Guerra 












Alors qu’elle apprend le décès de son père, Annabella se voit dans l’obligation de faire un arrêt sur image de son parcours. Étudiante un peu pommée, accumulant les dettes depuis que les mandats paternels n’arrivent plus, la relation qu’elle vit avec Gabriel se dégrade : rien ne va plus et la disparition soudaine du père ne fait qu’ajouter une pierre de plus à cet édifice bancal.


Les souvenirs reviennent, et avec eux l’évocation de l’enfance en Afrique, du départ de sa mère et de la relation de son père avec une compagne plus jeune. L’histoire se double d’un mystère : les conditions de la mort du père ne sont pas claires, et sa vie semblait évoluer en eaux troubles.


Les révélations soudaines mettent en lumière une autre image du père, suscitant des sentiments contradictoires, entre colère et nostalgie. Ce qui ne la tue pas la rendra t-elle plus forte ? 


L’écriture reflète l’état d’esprit et le chaos qui règne dans l’esprit de la jeune femme. Invoquant la poésie et la littérature comme remède au désarroi intérieur, le récit peut apparaitre confus, mais la cohérence est là, en résonance avec le tourment ressenti.


Premier roman en partie autobiographique, avec un vrai travail sur la langue.


216 pages Grasset 31 janvier 2024









On n’oublie jamais la voix du père : c’est un bruit perpétuellement cousu au coeur 


*


C'est la poésie qui documente la condition humaine. C'est elle qui peint la duplicité de l'homme, sa noirceur. Depuis l'Iliade, c'est la poésie qui raconte le cœur de l’humanité.


*

On a tous nos casseroles. Tu as tes casseroles, j'ai mes casseroles, ton père avait ses casseroles, comme tout le monde. Personne n'est irréprochable. Ça n'existe pas les gens irré-pro-chables.


*


N'attendez pas de la littérature qu'elle vous aide bien plus qu'elle ne le fait déjà. La littérature ne nous donne les clés du monde que si l'on se rend capable de l'interpréter, elle ne sauve que parce qu'elle réintègre l'individu dans le collectif et la transmission, et il est là le salut par la littérature : c'est de faire de nous des individus parmi les hommes.





Eve Guerra


Enseignante de Lettres classiques à Lyon, Eve Guerra signe ici son premier roman.

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