Marcus Malte
Coup de coeur pour ce roman. Original, drôle mais pas que ! Derrière les trouvailles de génie que ce soit sur la langue ou sur les traits des personnages, Marcus Malte nous offre de quoi réfléchir au fonctionnement d’’une communauté d’humains, aux attraits du pouvoir et à ses dérives, et à la force potentielle d’un peuple qui craque !
Nous sommes dans un pays imaginaire, la Frzangzwe, toute ressemblance avec ….Le président fantoche laisse son premier ministre s’arranger avec la direction de l’état. Mais le petit groupe de précaire réuni dans une demeure délabrée fomente un coup d’état. Et quelle conquête plus symbolique que la Tour F (toute ressemblance…)!
On sourit, on rit parfois mais on s’indigne aussi, d’autant que les événements qui se succèdent ne sont pas sans rappeler des maints marquants d’une actualité plus réaliste.
C’est un véritable régal, tant pour le déroulement de l’intrigue que pour l’art de manipuler ou tordre les mots, qui révèlent ainsi des sens cachés.
Jubilatoire. Presque 500 pages de bonheur !
496 pages Zulma 22 août 2024
Brinquebalée sans ménagement d'hôtel en hôtel, d’hymen en funérailles, de marche nuptiale en requiem, à pas trente ans, sa garde-robe n'est qu'un triste damier de pull blanc et de crêpe noire.
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Il a, disant cela, un air de profond de nostalgie – qui se manifeste chez lui par un regard bovin, ou, plus précisément, par le regard d'une génisse solitaire, mastiquant une poignée de luzerne, un jour d'automne et de crachin, tout en fixant la voie ferrée, au bout du pré, ou plus jamais aucun train ne passera.
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Pipaudi restera au chaud dans son bureau et droit dans ses bottes, (des chaussures basses, en fait, en fait de la luxueuse marque Ouestone, cuir de veau, sept oeillets: c'est Mazarin en Richelieu)
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Et pour ce qui est du coup de foudre, les entendre, il ne s'agit que d'un vulgaire lâché de noradrénaline, recommandé par l'hypothalamus aux glandes surrénales. (« est-ce que tu m'aimes ?–Non, c'est juste mon ocytocine qui se libère. »
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le pire, c'est que le gamin avait lu. Tout. Mais rien à faire, l'art de la guerre, il préférait l'art tout court, et ses goûts le portaient vers les champs de bataille où règnent ces francs-tireurs, qu'étaient Villon, Apollinaire ou René Char (Char ? Tu as dit Char ? avait sursauté son père, un instant, traversé par l'espoir, mais vite déçu.
Marcus Malte, pseudonyme de Marc Martiniani, est un romancier et nouvelliste français, auteur de plusieurs romans policiers et ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse.
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