Abonnés

Presque génial ⭐️⭐️⭐️⭐️

 Bénédict Wells




  • Broché : 413 pages
  • Existe en version numérique

  • Éditeur : Slatkine et cie (20 août 2020)
  • Langue :  Français
  • Traduction (Allemand) : Dominique Autrand




Claymont. Une petite ville du new-jersey. C’est là que Francis vit, dans un mobil-home où l’on parque les indigents,  et lorsque l’on fait sa connaissance, il se trouve au chevet de sa mère, hospitalisée dans une clinique psychiatrique après une décompensation du mal qui la ronge.


 Scolarité moyenne, petits boulots pour tenter d’apporter une contribution financière à la famille, le père s’étant éclipsé avec le demi-frère de Francis et participant de plus en plus discrètement au soutien financer de Francis et de sa mère. Pas la joie donc. Même si les visites quotidiennes à la clinique l’amènent à rencontrer Anne-May, une jeune et jolie patiente.


On l’aura compris, les paillettes n’illuminent pas sa vie (encore que, à la réflexion, la recherche de ses origines va finir par les mettre en scène, les paillettes!). Alors avec son pote Grover, un nerd accro aux jeux vidéo, et sa dulcinée, la décision est prise, et le trio fuit vers l’ouest, avec la certitude d’un avenir radieux, mené par un Francis débarrassé d’un doute sur ses origines et les poches pleines de dollars.


L’histoire est intéressante, comme peut l'être un bon film d’aventures, un road movie avec rebondissements et révélations, et situations insolites. La vraisemblance n’est pas le problème, il faut accepter de faire le parcours avec l’équipage improbable.


En filigrane, une réflexion sur les laissés pour compte d’une Amérique qui a perdu son modèle, et abandonné son rêve, ainsi que sur la quête des origines et le fantasme d’un eugénisme de laboratoire. 



L’écriture a l’efficacité d’un scénario, rien de remarquable dans le style, mais du prêt à porter à l’écran. Avec une bonne distribution, ça peut marcher. 





"Je vais me barrer !"
Francis était, comme souvent, à la clinique psychiatrique, sa mère à côté de lui. La chaise était trop petite, le dossier lui rentrait dans le dos. Il avait fermé les yeux et s'imaginait sauter d'une falaise et plonger la tête la première dans la mer 

*


Objectivement, la mort est la meilleure chose qui puisse arriver aux humains. Elle les oblige à affronter la vie, à jouir de chaque seconde et se réaliser. Elle est la seule fin convenable, un mal nécessaire et une motivation puissante.

Il fit une pause.

Subjectivement, bien sûr, la mort c'est nul.

*

Sur leur droite, l'océan étincelait, la radio passait  de la musique folklorique mexicaine. Ils roulaient plein Sud en longeant la côte californienne rocheuse et crevassée, l'air sentait la mer et les algues, le soleil baignait d'une lumière dorée la route en lacets. Francis n'avait pas un regard pour le paysage, il pensait à Anne-May. À un moment il voulait lui prendre la main, Elle la retira aussitôt.







Benedict Wells est né en 1984 à Munich. C'est à Berlin qu'il décida de se consacrer à l'écriture plutôt qu' ses études universitaires
. Son premier roman, La fin de la Solitude lui a valu le Prix  bavarois des arts et de la littérature et a été adapté au cinéma.













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Article le plus récent

L'âge du capitaine ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️

Articles populaires